VD: La fin du covid ... mythe ou réalité ? - 2/2022

VD: La fin du covid ... mythe ou réalité ?

Fin janvier. L’Allemagne se penche sur une obligation vaccinale, l’Espagne transforme la pandémie en endémie, les Pays-Bas rouvrent les bars, en Suisse une certaine droite et l’Union suisse des arts et métiers ( USAM ) réclament la fin des mesures de restrictions liées à la pandémie. Le Jura autorise à nouveau les camps de ski ... Le canton de Vaud annonce la fin des masques pour les degrés 5-8. Partout en Europe, même si les scientifiques sont plutôt prudent·es et annoncent l’arrivée du BA.2 ( un sous-variant d’Omicron ), on fait comme si ... on voudrait tellement y croire. Les communications officielles se veulent d’ailleurs résolument optimistes.

 

 

Et les enfants ? où en sont-iels ? Comment s’imaginent-iels l’après-covid ? Ce sont ces questions que je suis allée leur poser et que je relate ici.

Dans les premiers degrés de la scolarité, on observe l’apparition de nouveaux jeux. Les hôpitaux et centres de tests occupent les enfants. Certain·es sont transformé·es en super-héros et héroïnes anti-virus.

Les masques semblent être un accessoire indispensable :

– « On joue à la maitresse ? » propose Julia à Valentine.

– « On peut pas, on n’a pas de masque » ...

Tout semble ainsi indiquer qu’iels s’approprient à leur façon – par le jeu – le monde qui les entourent, comme iels l’ont toujours fait. Que doit-on en penser ? « C’est essentiel », dit Anne Clerc-Georgy qui poursuit : « Ils explorent pour mieux comprendre ce qu’ils entendent, observent et vivent. » Iels testent différents scénarios et peuvent ainsi éprouver l’empathie par exemple. À ces âges, le jeu de faire semblant est une voie privilégiée pour comprendre les évènements.

En 3P, l’idée est venue de les faire dessiner. À quoi ressemblera l’école d’après covid ? Et là, surprise de l’enseignante, qui se questionne : « Ils survolent le truc. Nous avons de nouvelles habitudes. Ils se sont adaptés. Ne voient-ils plus la différence ? » Plaçons-nous un instant dans la peau des élèves de 4 à 7 ans, en considérant la situation pandémique que nous vivons depuis environ deux ans. En 1-2e primaire, iels n’ont jamais vécu autre chose ; en 3e, iels ont à peine eu le temps de vivre une première expérience scolaire, qu’ensuite les évènements ont bousculé leurs parcours.

Les productions de la classe de Lorraine mettent toutefois en avant leurs préoccupations ou ce qui les dérange. On peut organiser ces dernières en trois catégories :

– Il revient d’abord massivement l’idée de partage et proximité : « On peut se faire des bisous et des câlins », dit Julia en traçant sur son dessin une croix sur un virus. « Partager le gouter dans le petit abri sous le Cèdre », dit Benoît. « On pourra amener des gâteaux d’anniversaire », indique Clément.

– La deuxième catégorie s’apparente à la joie de l’absence de masque : « On est content dans le cortège », dit Anaïs ; « Nous n’avons plus de masque » ( en ACM ), ajoute Olivier.

– La dernière catégorie regroupe l’idée d’un environnement sain : « L’école brille. Elle est propre sans covid » ( Grégoire ) ; « On aura le droit de tousser » ( Kilian ).

Si nous pouvions penser à priori que les élèves ne percevaient pas de différences, les productions mettent en évidence les contraintes que ces dernièr·es vivent et qui semblent peser sur leur quotidien ; même s’iels s’adaptent.

En 8e, Manon, 11 ans, annonce qu’elle est énervée. Il faut faire attention à garder le masque sur le nez, au réfectoire, on reste à distance. « Même à la gym on doit garder les masques. » Il faut aussi se désinfecter les mains et se les laver régulièrement ... au risque d’un renvoi en cas de non-respect des règles. Avant - il y a longtemps – « il y avait plus de liberté ». À la question de comment elle conçoit l’après-covid, elle indique qu’elle se réjouit de voir la tête de ses professeur·es. Actuellement c’est compliqué de percevoir les émotions. « Il y a des profs, je sais même pas à quoi ils ressemblent sans masque. »

Même si elle ne parle pas de covid avec ses copines, la situation vécue est réellement pesante et il est difficile pour Manon de se projeter dans un après. Qu’est-ce que la liberté pour un·e enfant de cet âge, alors que les souvenirs qu’on en a datent d’il y a deux ans ? Manon indique tout de même que si elle avait une baguette magique, elle changerait les horaires des cours. « Je mettrais moins d’heures d’école, plus de récréations et je ne commencerais pas à 7 h 30 heures. Je mettrais moins de français et maths, plus de langues et de sciences, de la chimie. On pourrait aussi aller voir des animaux ou des plantes et ne pas rester assis en classe. » 

 

Sandrine Breithaupt

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