Le 23 aout dernier, notre directeur, M. Siggen, tenait sa traditionnelle conférence de presse de rentrée. Léger tassement de la croissance du nombre d’élèves, stabilité du nombre de classes, mais le spectre de la pénurie d’enseignant·es plane…  

Effectifs stables 

En tout, l’école fribourgeoise accueille 46’600 élèves, soit seulement 79 de plus que l’an dernier. Pour la scolarité obligatoire (1H à 11H) francophone, ce sont 30’521 élèves physiques, respectivement 31’585 élèves légaux qui ont repris le chemin de l’école le jeudi 29 aout. Légaux?: rappelons que les élèves intégrés (près de 550) au bénéfice de mesures d’aide renforcées comptent pour trois dans nos effectifs. De ce fait, le nombre de classes est resté pratiquement inchangé ainsi que l’effectif moyen, 18,5 en enfantine, 19,1 au primaire et 19,1 au CO, avec une pointe à près de 23 élèves en moyenne dans les classes prégymnasiales. 

Situation de l’emploi 

À la suite de démissions, de retraites, de changement de postes ou de taux d’activité, 239 postes d’enseignement étaient à repourvoir dans la partie francophone, dont environ 20% à plein temps. Non sans peine, tous les postes ont été repourvus, mais l’avenir et le recrutement inquiètent. Pour M. Siggen, le risque de pénurie est réel, mais ce sont des facteurs structurels qui l’expliquent. L’attractivité du métier n’étant pas remise en cause, c’est l’introduction de la 2e année d’école enfantine (dès la rentrée 2008!), la généralisation des responsables d’établissement (env. 65 EPT-équivalent plein temps), ainsi que l’arrivée à la retraite de la génération baby-boom qui en sont les principales causes. Certes, mais ces facteurs étaient prévisibles et attendus, et, comme nous le répétons depuis des années, rien n’a été entrepris. Aujourd’hui, la réforme en cours de notre caisse de prévoyance ne fait qu’aggraver les choses. Le constat alarmiste d’aujourd’hui aurait pu, aurait dû être anticipé… 

Hausse des effectifs à la HEP 

La pénurie d’enseignant·es plane sur notre canton et, enfin, une mesure concrète est prise. À partir de l’année prochaine, la HEP pourra former 200 nouveaux élèves (150 en français et 50 en allemand), soit une augmentation de 50 étudiant·es dans la filière francophone. Cette situation durera tant que la situation restera tendue sur le marché du travail. Des modules préfabriqués seront aménagés dans les jardins de l’école et l’effectif des professeur·es sera augmenté de quelque 7%. Mais il faut trois ans pour former un·e enseignant·e…  

Une entrée en vigueur reportée 

Je vous l’annonçais dans le numéro du mois d’aout, on reparle de notre Caisse de prévoyance. Des séances de négociations sont organisées, la première a eu lieu le 29 aout. Les enjeux restent énormes et les débats sont agités. À plusieurs reprises, nous avons exprimé notre extrême inquiétude, tout comme notre directeur de l’Instruction publique, à voir la restructuration de la Caisse de pension entrer en vigueur au 1er janvier 2021. Or, aujourd’hui, je peux l’annoncer, cette entrée en vigueur sera e¡ective soit au 1er septembre 2021, soit au 1er janvier 2022. Aussi, cela donne une année de plus aux enseignant·es qui peuvent prétendre à un départ à la retraite pour prendre leur décision. La masse des départs potentiels est ainsi échelonnée sur deux ans au lieu d’un. Dès lors, pour bénéficier des conditions actuelles de rentes, le dernier délai de démission est fixé au 31 janvier 2021. Une information précise parviendra dans tous les établissements une fois les discussions terminées et nous demanderons votre avis lors d’assemblées organisées par la FAFE et la FEDE.