SPFF: École inclusive - 8/2022

SPFF: École inclusive

En prenant avec Raphaëlle Giossi la coprésidence de la SPFF, il nous a tenu à cœur, dès le départ, de défendre notre métier, les enseignant·es et les élèves. Nous avons la chance de travailler dans un domaine qui évolue sans cesse. Cela nous demande une capacité d’adaptation à toute épreuve, mais c’est tellement gratifiant de voir grandir nos élèves, de leur permettre d’avancer et d’apprendre jour après jour.

 

 

L’un de nos chevaux de bataille est le sujet des enfants à problèmes de comportement. En effet, depuis plusieurs années, le projet d’intégration a évolué, les enfants aussi.

 

Ce thème revient dans nos assemblées chaque année et lors de l’assemblée des délégué·es de l’année dernière, ce sujet a été largement débattu, notamment par des questions et des témoignages venant de nos membres et présentés directement à Hugo Stern ( chef de service ), Lionel Rolle ( chef de service adjoint ) et Michel Piller ( inspecteur ).

 

Suite à cela et dès le début de notre mandat, la SPFF et la FAFE ( Fédération des associations fribourgeoises d’enseignants ) ont très vite rencontré les acteurs principaux autour de ce thème. Lors de ces différentes séances, nous avons pu relayer toutes les difficultés rencontrées dans les classes, sur le terrain, ainsi que l’impuissance des enseignant·es face à certaines situations. Des situations qui, nous le remarquons, sont de plus en plus nombreuses et surtout de plus en plus complexes.

 

Ce thème a aussi fait partie de nos rencontres avec la DFAC ( Direction de la formation et des affaires culturelles ) et notre nouvelle conseillère d’État durant ce début d’année 2022. Cette problématique n’est pas uniquement fribourgeoise mais concerne bien l’école en général.

 

Quand le projet d’intégration est arrivé il y a quelques années, au départ, il n’y avait que quelques enfants concerné·es qui recevaient beaucoup d’aide. Très vite la situation s’est inversée … Beaucoup plus d’enfants et de moins en moins d’aide. Il est évident que les moyens financiers ne sont pas sans limites et que l’organisation se complexifie. Mais pour nous, et pour chacun·e, je n’en doute pas, l’intérêt des élèves est primordial. L’intérêt de l’élève en difficulté mais aussi celui de tous·tes les autres.

 

Ce thème inquiète jusqu’au Grand Conseil, comme le montrent les deux questions et le postulat déposés depuis l’année dernière. Une journaliste de La Liberté nous a contactées afin de récolter des témoignages et de comprendre le fonctionnement de l’école inclusive, particulièrement pour les enfants avec des problèmes de comportement.

 

Plusieurs témoignages ont permis de rédiger un article sur ce thème-là paru le 8 juillet dernier, « Submergés par l’école inclusive ». Une partie des enseignant·es concerné·es par ces situations sont démuni·es et ont besoin d’aide. Il y a, bien évidemment, aussi de nombreuses situations où l’intégration d’enfants avec des difficultés de comportement se passe bien. Mais nous ne devons pas minimiser toutes celles qui sont problématiques, et nous ne parlons pas là de quelques cas individuels.

 

Ces situations sont réellement de plus en plus nombreuses, de plus en plus compliquées à gérer et amènent certain·es enseignant·es à se poser des questions. Notre métier change et nous demande de nous adapter continuellement, ce que les enseignant·es font régulièrement. Chacun·e cherche et met en place des solutions pour chaque élève de la classe en fonction de ses besoins. Mais parfois, de plus en plus souvent même, les difficultés dépassent ce que l’on peut régler seul·e.

 

Il y a des situations où, malgré la volonté de mettre sur pied un projet idéal pour un·e enfant, toutes les personnes qui gravitent autour de cette situation sont en souffrance … enfants, pair·es, parents, enseignant·es, car le système ne peut identifier et répondre aux besoins de l’enfant correctement et tous les acteurs autour de cette situation et liés à cette dynamique systémique cherchent à compenser sans y arriver.

 

La réalité est plus complexe que la théorie et il y a de réelles situations de souffrances qui y sont reliées. Nous devons donc réussir à éveiller une sensibilité face à ces situations.

 

Le nombre d’unités accordées pour des auxiliaires de vie a été largement diminué. Il y a des listes d’attente pour les services auxiliaires et un manque de place dans les structures prévues pour prendre le relai. Il faut attendre parfois longtemps pour que les demandes d’aide aboutissent et lorsqu’elles arrivent, elles ne sont, malheureusement, souvent pas suffisantes. Et en attendant les aides … Que fait-on ?

 

C’est souvent là que les enseignant·es se sentent seul·es, démuni·es et découragé·es.

 

Les élèves MAR ( Mesures d’aide renforcées ) comptent pour trois, certes, cela diminue un peu l’effectif de classe, mais dans la réalité, cela ne change pas grand-chose.

 

L’introduction des travailleuses et travailleurs sociaux à cette rentrée ( pas encore partout ) est positive, mais cela ne résout pas tous les problèmes. Leur cahier des charges est précis et ils et elles ne pourront pas s’occuper uniquement des élèves avec des problèmes de comportement.

 

Nous n’en sommes plus au point où nous parlons de situations individuelles ou rares, mais bien à une généralisation des difficultés et des situations complexes. De plus en plus de classes sont concernées.

 

Nous vous invitons donc à nous faire parvenir vos témoignages, à nous transmettre ce que vous vivez afin que l’on puisse ensuite le porter plus loin.

 

Ce thème va rester une priorité pour nous et nous allons en reparler avec la DFAC lors de notre prochaine rencontre du 4 octobre. Ce thème sera aussi travaillé par la FAFE, car ce sujet concerne tous·tes les enseignant·es.

 

Les enseignant·es s’adaptent à cette nouvelle réalité et déploient toute leur énergie afin de faire progresser chaque élève en fonction de ses besoins, ils·elles mettent en place des conditions et des solutions individualisées afin que tous·tes les enfants trouvent leur place.

 

Le métier d’enseignant·e est un métier de cœur ! Les enseignant·es s’investissent sans compter et cherchent à aider chaque enfant qu’ils et elles  ont la chance de trouver sur leur chemin, car c’est bien ça le plus important …

 

Claire Spring, coprésidente de la SPFF

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