SEJ: Ne pas tirer sur la corde - 9/2021

SEJ: Ne pas tirer sur la corde

Nous vous en parlions dans le dernier numéro, le Gouvernement envisageait de n’octroyer que partiellement le renchérissement et de n’utiliser que l’année la plus pénalisante de la ponction salariale proposée par la Coordination des syndicats (CDS), qui devait s’étaler sur l’ensemble de la législature avec des effets dégressifs année après année. Le Gouvernement vient de présenter son budget, et il propose d’autres alternatives pour faire passer la fonction publique à la caisse. À croire qu’elle n’a jamais fait d’efforts.

 

 

Il est sans doute bon de rappeler quelques éléments particuliers dans la gestion du personnel dans le Jura. En janvier 2015, après un long travail des services administratifs concernés, auquel les partenaires sociaux ont contribué, la nouvelle échelle de traitements s’appliquant à l’ensemble du personnel de l’État ( administration et enseignement ) entrait en vigueur. Cette entrée en vigueur relève d’une décision parlementaire largement soutenue par les député·es en 2014.

L’échelle de traitements en question n’aura finalement été appliquée que deux ans, puisque dès 2017, une réduction globale de 1,5 % a été décrétée avec la promesse gouvernementale de faire en sorte qu’un rattrapage s’effectue jusqu’en 2020. On le sait, la promesse n’a pas été tenue confirmant la maxime selon laquelle « les promesses n’engagent que ceux qui les croient ».

Ainsi, selon les informations mêmes du Gouvernement à ce sujet, depuis 2017 cette mesure permet une économie de 4 millions chaque année sur la masse salariale du personnel de l’État. En 2021 aussi, ce qui porte le total à 20 millions en 5 ans. Mais ce n’est jamais assez.

Depuis 2016, le renchérissement n’a jamais été octroyé. Le Gouvernement a décidé qu’il ne sera pas accordé non plus en 2022, même pas partiellement comme il le proposait initialement. 900’000 francs sont ainsi économisés. Pour atteindre l’économie de 3,4 millions souhaitée par le Gouvernement dans sa volonté de ne pas octroyer l’annuité en 2022, il restait à trouver 2,5 millions. Pas question pour l’exécutif d’aller dans le sens d’une ponction salariale touchant surtout les plus hauts salaires. Et pas question de réduire linéairement de 1,3 % les salaires en 2022, une jurisprudence, qu’il est encore et toujours le seul à connaitre, semble s’y opposer. D’où une solution de génie : on prévoit trois rubriques pour la réduction de la masse salariale, au prorata de la masse salariale globale, une pour l’administration, une pour le service de l’enseignement et une pour le service de la formation postobligatoire. Comment y parvenir ? Par exemple, en ne compensant pas trop vite les départs de collaborateur·trices en cours d’année. Dans l’administration, on voit plus ou moins comment cela peut se faire, au détriment de celles et ceux qui restent, précisons-le. Mais dans l’enseignement ? Les enseignant·es qui partiront en retraite au 1er aout ne seront pas remplacé·es le premier semestre de la prochaine année scolaire ? Tout le monde sait que ce n’est pas jouable, on ne va pas donner congé à des élèves parce qu’on a décidé de ne pas remplacer leur enseignant·e. Mais une idée de génie se cache peut-être dans ces réductions de masse salariale. On se réjouit d’en connaitre la teneur.

Attention de ne pas trop tirer sur la corde en matière de droits et de salaires pour le personnel de l’État. Depuis 2017, les salaires bruts n’ont plus augmenté dans le Jura. Les salaires nets ont baissé de quelque 3 à 4 % en raison d’adaptations de cotisations. Une comparaison intercantonale est compliquée, sauf dans l’enseignement, les fonctions et les exigences de formation étant identiques sur l’ensemble du pays. Ainsi, en ne s’intéressant qu’au statut des enseignant·es primaires, on constate que le Jura est le seul canton ayant réduit leur salaire par rapport à 2016. En comparant avec nos voisins bernois, on constate que si un·e enseignant·e primaire gagnait en 2016, sur une carrière de quarante ans, environ 212’000 francs de plus, en 2021 c’est du côté bernois que le salaire est plus intéressant de quelque 143’000 francs. Une telle différence en si peu de temps est inquiétante. Les mêmes constats peuvent être faits pour les autres fonctions enseignantes, et sans doute pour l’ensemble de la fonction publique. Il ne faut pas accentuer ces différences si l’on veut éviter de sérieux conflits lorsque les employé·es de Moutier rejoindront le Jura avec la garantie de leurs droits acquis à vie. La CDS a déjà averti le Gouvernement sur ce point. Va-t-il l’entendre et cesser de tirer sur la corde ?

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