SEfFB: Les migrateurs s’en vont, nos illusions dans leurs bagages? - 9/2021

SEfFB: Les migrateurs s’en vont, nos illusions dans leurs bagages?

Le Comité central du SEfFB est arrivé aux vacances automnales la tête dans le guidon. Avec les hirondelles s’envole cet automne une bonne partie de son optimisme : des classes de la région ont entamé l’automne en quarantaine, l’heure est aux économies drastiques avec Formation Berne, le bilinguisme a mal à ses langues et, cerise géante sur un gâteau bien amer, les bonnes volontés manquent toujours plus cruellement.

 

Même fada d’oiseaux, la soussignée se désespère de jouer les perroquets, depuis de nombreux mois, à répéter édition après édition les appels toujours plus pressants du Comité central : les dernières volées de baby-boomers aspirent à rentrer dans le rang du syndicalisme actif, à passer le témoin à des forces nouvelles et plus vives.

Après une carrière entière d’engagement constant et généreux pour la défense de la profession enseignante et pour celle de l’école en général, les deux coprésident·es du SEfFB, Josy Stolz et Peter Gasser, ont exprimé très légitimement le vœu d’être libéré·es de leurs fonctions. L’annonce ne date pas d’hier, ni même d’avant-hier. Elle se fait pressante aujourd’hui.

 

Le soleil ne poudroie même pas

Anne, ma sœur Anne … Josy Stolz a pris sa retraite ( non anticipée ! ) cet été. Peter Gasser la prendra dans moins de douze mois, avec un peu d’avance pour sa part. Mais personne n’a encore émis le moindre intérêt pour l’une ou l’autre des deux successions imminentes. Pire : le Comité central vient de perdre deux membres et ils·elles ne sont désormais plus que six à entourer le duo présidentiel. Certains degrés n’y sont plus représentés par des enseignant·es en âge normal d’activité professionnelle, le cycle 1 en particulier.

Le soleil ne poudroie même plus, les contacts pris se sont révélés vains jusqu’ici, le CC du SEfFB a l’impression de lancer ses appels dans le désert …

 

Période cruciale

Or l’heure n’est surtout pas propice à lâcher du lest ! Le syndicat régional doit justement se montrer ferme et inventif, pour sauver son « mariage » avec Formation Berne ( FB ) ou le transformer en une autre forme de collaboration. Moutier va bientôt quitter le giron bernois, la proportion de francophones va encore diminuer dans notre canton.

Seul·es, comment se faire entendre ?

 

Ne pas galvauder une énorme chance

La profession enseignante jouit en terre bernoise d’une chance énorme, à savoir l’oreille attentive et l’engagement sans faille de la Direction de l’instruction publique, dont les conseiller·ères d’État en charge font preuve d’un intérêt et d’une implication remarquables pour la
deuxième langue. Cette étroite collaboration est précieuse à plus d’un titre. Mais qu’en adviendra-t-il, si le syndicat francophone s’amenuise ? Comment l’élue actuelle et ses successeur·es assureront-ils la défense efficace des francophones, si celles et ceux-ci n’assurent plus leur part du dialogue permanent ? Par quel autre canal pourraient bien parvenir, à la tête de l’INC, les préoccupations, les besoins et les propositions des enseignant·es et des établissements scolaires bernois francophones ?

C’est une évidence valable pour tous les domaines liés à notre statut linguistique : moins nombreuses et nombreux nous sommes/serons dans ce canton, plus claire et forte doit/devra être notre voix pour parvenir aux sphères décideuses.

Cette affirmation demeure valable dans tous les cas de figure possibles, que la vie commune avec FB s’améliore sensiblement, que les divergences deviennent insupportables au point de penser séparation, ou que les choses se normalisent lentement mais sans enthousiasme. Quoi qu’il advienne de son statut, le SEfFB devra continuer à défendre et faire entendre les enseignant·es de Court, de La Ferrière, des Prés-de-Cortébert, de Nidau, de Nods et de tous les établissements de la Vallée, du Vallon, du Plateau, de la région tramelote, de la Bienne romande et des montagnes alentours.

Parallèlement, le SEfFB a pour mission centrale de faire vivre et de chérir le bilinguisme du canton de Berne. Ce bilinguisme qui coûte cher, qui pèse parfois lourd administrativement et qui fatigue même de temps en temps nos oreilles. Ce bilinguisme tellement précieux, dans un monde où le vivre ensemble est la seule réponse possible à la fois à la mondialisation et aux exacerbations des nationalismes.

Plus pragmatiquement, le bilinguisme est vital pour tous les acteur·rices de l’éducation francophone bernoise. La collaboration est certes ouverte avec les autres régions romandes du pays, et le PER s’applique ici comme à Genève. Cependant, face à une législation cantonale commune, bernische Lehrer·innen et enseignant·es bernois·es partagent inévitablement un même destin. Les un·es et les autres ont tout à gagner d’une organisation professionnelle la plus forte, la plus unie et la plus bilingue possible.

 

Pas le moment!

À cela s’ajoute des difficultés financières récurrentes, des efforts considérables à fournir pour satisfaire le besoin d’économies manifesté par Formation Berne. Le SEfFB doit se serrer la ceinture, encore. Ses dirigeant·es font preuve d’inventivité pour limiter les dépenses partout où c’est possible sans écorner les services aux membres et l’engagement en général ( dont bénéficient indirectement mais fortement les non-membres eux aussi … ).

Professionnel·les francophones bernois de l’éducation, ce n’est vraiment pas le moment de lâcher votre organisation syndicale ! Votre avenir est aujourd’hui en jeu. 

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