Plaisir vs notes
Les colonnes de l’Educateur se font régulièrement l’écho de plaidoyers contre l’évaluation sélective, et d’autant plus souvent depuis que l’école se présente comme un lieu d’intégration où la différenciation devrait être un maître mot. Notre dossier du mois vient enrichir le débat.
Tous membres du Lien International d’Education Nouvelle, qui tiendra en juillet prochain ses Rencontres triennales justement sur la question de l’évaluation, les auteurs sollicités pour ce dossier rappellent bien entendu les dégâts commis par la note et sa terrible cousine la moyenne lorsqu’elles sont le but d’un apprentissage: tri, classement, étiquetage dans des cases dès le plus jeune âge, accroissement des inégalités scolaires… «(…) le nombre – dans son expression – ne peut être le symbole d’un apprentissage. La note représente une quantité et non une qualité» (p. 5). Mais ces enseignant-e-s en recherche présentent surtout des pratiques alternatives, où priment l’observation à long terme, l’incitation à la coopération, «le chef-d’oeuvre pédagogique» plutôt que l’épreuve (p. 12).
Des premiers degrés à la formation d’adultes, les exemples cités démontrent que, sans chiffres (ou tout autre outil) qui figent une image de soi et sanctionnent des «manques», l’avancée dans la maîtrise des compétences se conjugue avec le plaisir - et non plus l’obligation - d’apprendre. Le Livre blanc du SER (2011) le souligne aussi: «Une école de la réussite ne pourra se construire qu’en faisant de toute urgence le deuil de ce procédé d’évaluation morbide des manques, pour valoriser toute progression, si petite soit-elle, vers les savoirs». Envie d’essayer?
Bonne lecture.
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