Les députés bernois ont achevé voici une dizaine de jours leur travail de  coupe. Le syndicat, lui, n’a de loin pas terminé son travail de lutte....

Tandis que les éleveurs, marchands et autres badauds affluent par dizaines de milliers à Reconvilier, les députés bernois rallient le  Rathaus.

D’un côté, une ambiance festive, bon enfant, colorée et humant le gâteau au fromage. De l’autre, tout le sérieux du monde politique bernois.

A Chaindon de bonnes affaires en perspective; à Berne des économies plein le programme. Sur le champ de foire, le bon sens terrien et la patience du monde rural; aux pupitres des élus, trop peu de vision à long terme... 

A l’heure où il s’agit d’écrire ces lignes, ma voisine ignore encore si elle trouvera le cochon nain dont rêvent ses enfants, et toute la fonction publique bernoise espère encore un tout petit peu que sa retraite ne finira pas naine elle aussi, que la profession d’enseignant ne sera pas trop  dévalorisée, tout en insufflant son énergie dans la rentrée scolaire.

A l’heure où vous les lisez, par contre, les jeux sont faits, ne préjugeons donc de rien...  Il reste que, indépendamment du résultat parlementaire et des suites qu’il faudra très probablement lui donner au niveau de l’action syndicale, cette sombre période d’incertitude aura été doublement  allégée. Par un bel été certes, mais surtout  par des marques de soutien particulièrement  appréciées.

La campagne d’information  menée par le syndicat et les enseignants a en effet rencontré un écho favorable auprès de  nombreux parents d’élèves. A l’évidence, une bonne partie de la population – à défaut des  gouvernants... – a parfaitement saisi les enjeux  actuels. Elle a bien compris que le débat va plus loin, nettement plus loin que les seules conditions salariales des enseignants. Le danger  menace l’école en elle-même, la formation in globo, les fondements de la société. Alors, même s’ils ont certainement encore devant eux un travail considérable à abattre pour défendre cette école, les organes dirigeants du syndicat vont sans aucun doute trouver une nouvelle motivation dans la solidarité de parents qui se sentent concernés. Elle sera décuplée encore, cette énergie, par l’augmentation du taux de syndicalisation qui ne saurait manquer, non?