Mission impossible

Mission impossible

Si vous l’acceptez, votre mission sera d’amener à bon port toutes et tous les élèves de votre classe, quel que soit leur niveau. Pour vous aider… un maximum d’encouragements et quelques outils. Ce texte s’autodétruira… ou pas à la fin de votre lecture.

 

La nécessité de la différenciation comme concept applicable à la scolarité ne fait plus aucun doute. Cependant, la complexification de cette dernière depuis quelques semestres devient telle qu’il me semble légitime de se demander si le système n’a pas atteint ses limites et d’en énoncer les raisons. Dès la création du Cycle d’orientation en Valais, certains établissements ont opté pour la mise en place de classe à niveaux pour les branches dites «principales» et de classes hétérogènes pour toutes les autres branches. La LCO de 2009 a imposé le passage à ce système pour les derniers centres scolaires du secondaire I. Cette obligation a certes fait débat chez les enseignant·es du secondaire I et n’a pas plu à tout le monde, mais dans son ensemble, le concept est admis. Cet objectif louable et humaniste ne doit pas être remis en cause.

Si l’objectif ne doit pas être remis en question, par contre la mise en pratique doit être interrogée. La complexité toujours grandissante de la di.érenciation inquiète.

Différencier son enseignement au sein d’un même groupe pour des élèves d’un, deux, voire trois niveaux bien différents fait partie des tâches quotidiennes des enseignant·es. Malgré la complexité du pensum, leur travail, dans tous les degrés de la scolarité obligatoire, est admirable. Les constats quotidiens, les discussions entre collègues, ainsi que l’analyse de la loi sur le CO démontrent cependant que ce système devient di.cilement gérable dans le cadre de la gestion de la classe, voire des programmes. Les écarts de niveaux sont grandissants. Il devient difficile de déterminer si dans une classe il y a un, deux ou six niveaux di.érents: élèves de niveau I, niveau II, au bénéfice d’appui, de mesures de compensation des désavantages, allophones primo, allophones secondo, post-allophone, troubles divers… Il devient dès lors de plus en plus difficile d’apporter l’aide nécessaire à chacun·e en fonction de sa difficulté, illusoire en 45 minutes d’être attentif·ve à la progression de toutes et tous les élèves, quasi impossible d’achever les programmes souvent trop ambitieux, chimérique de pouvoir préparer des cours de plus en plus diversifiés. Que peut-on faire dès lors?

L’idée de former davantage les enseignant·es à la différenciation est souvent citée par les institutions de formations et les autorités. Posséder un corps enseignant parfaitement formé en di.érenciation, au fait des avancées des neurosciences, habitué à jongler entre les niveaux est plus que souhaitable afin de posséder une école de qualité, mais cela ne résoudra certainement pas le problème.

Pour se former, se renseigner, préparer des périodes suffisamment diversifiées et différenciées, échanger et collaborer avec les enseignant·es spécialisé·es, les logopédistes, orthophonistes, ainsi que tous·tes les autres intervenant·es, préparer et corriger des évaluations adaptées, les enseignant·es ont besoin de temps et de moyens. Je vois bien sûr venir ceux qui prétendent que l’enseignant·e a du temps pour le faire (nombre de périodes, vacances scolaires). Je leur répondrai que le temps de préparation et de correction est à reconsidérer, car il découlait de systèmes bien plus simples et que le temps à disposition n’est pas le seul problème: fatigue inhérente à la complexification de la tâche, manque d’énergie pour gérer tous les cas, problèmes de disciplines découlant du nombre élevé de cas à gérer. Additionnez ces di.érents facteurs et vous comprendrez bien que la mission est presque impossible.

Pour conclure sur une note plus chaleureuse, chères et chers collègues valaisans et romands, je vous adresse au nom de l’AVECO nos meilleurs voeux pour l’année à venir.

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