Maîtrise du français Eviter le syndrome du cordonnier

Maîtrise du français Eviter le syndrome du cordonnier

Des échos du terrain et des constats directs indiquent que certains étudiants de la HEP vaudoise et même bon nombre de jeunes collègues ne maîtriseraient pas la langue locale d’enseignement à la hauteur des exigences requises pour la profession. Notamment sur le plan de l’orthographe. Si tel est réellement le cas, l’affaire est grave et doit être empoignée avec courage.

Etabli en période de pléthore, il y a deux ans, un test destiné à mesurer les compétences en français est aujourd’hui en vigueur à l’entrée en formation initiale.

Un examen de même nature figure par ailleurs dans le projet de règlement de la Loi sur la HEP de 2007, comme facteur discriminant dans le cas où une limitation d’accès devait être imposée par une insuffisance du nombre de places de stage. Fort bien. Mais, de deux choses l’une: si les compétences orthographiques et langagières en français sont fondamentales à l’exercice de la profession – ce que nous croyons –, l’institution est légitimée à poser des exigences, à examiner le niveau de celles et ceux qui veulent y faire carrière, et à prendre des mesures en cas d’insuffisance (les étudiants ont six mois pour remédier aux insuffisances, mais combien d’échecs ont-ils été réellement été prononcés?...). Si, en revanche, on considère que l’absence de hautes compétences en français n’est pas rédhibitoire – ce qui, pour le moins, serait curieux et devrait être solidement argumenté –, ce manque ne saurait dès lors constituer un facteur de discrimination, notamment à l’entrée dans les études.

Certes, l’orthographe du français est complexe… Certes, avant les années 80, une attention plus soutenue à l’orthographe et au(x) texte(s) était assurée par les écoles normales, toutes secondaires qu’elles étaient, qui y consacraient de très nombreuses heures de cours… Certes, on peut interroger un système qui semble produire, à la fin du secondaire II, des étudiantes et des étudiants dont les compétences langagières restent trop souvent hasardeuses…

Mais, au final, et quelque légitimes que puissent être les explications de chacun, il serait quand même de bien mauvaise politique que de renvoyer à sa niche le parent qui met en cause un enseignant quand ce dernier annote de manière erronée un travail d’élève ou propose un test d’évaluation construit dans un style boiteux. A fortiori quand il s’agit d’une épreuve… de français!

Elle va droit dans le mur celle qui justifie de son incompétence par l’évocation du syndrome du cordonnier (dont le côté mal chaussé serait, en creux, une démonstration de son professionnalisme). Ou celui qui se cache derrière des excuses alambiquées.

Car, au-delà d’une question de politesse, et qu’on le veuille ou non, la qualité de l’orthographe de l’enseignant, ainsi que sa haute faculté à écrire des textes, reste à ce jour une carte de visite non négociable.

L’institution semble d’ailleurs avoir tranché, qui affirme comme une des onze compétences du référentiel des professionnels de l’enseignement proposé par la HEP celle de «Communiquer de manière claire et appropriée dans les divers contextes liés à la profession enseignante».

La première réunion du conseil HarmoS a d’autre part mis en évidence un fort «désir de français». Il faut prendre en compte cette demande et y répondre. Dans ce dessein, mener une réflexion permanente sur la meilleure manière d’améliorer les capacités des élèves est une urgence constante. Mais si l’on reconnaissait que, parfois, cette amélioration passe aussi – d’abord? – par l’amendement des compétences de l’enseignant, ce serait encore mieux…

C’est pourquoi, de manière claire, nous militons pour que subsiste pour tous les candidats un solide examen à l’entrée dans les HEP. Plus exigeant qu’aujourd’hui, s’il le faut…

Certes, il serait fâcheux de se priver de génies pédagogiques sur le seul critère orthographique. Que soient, en conséquence, proposées aux étudiants des mesures de remédiation reste donc indispensable. Et, si nécessaire, que des cours de formation continue soient offerts à tous les enseignants.

Mais, dans ce champ, rien ne serait pire que de se cacher derrière son petit doigt. Tout enseignant de l’école obligatoire doit pouvoir avérer de solides compétences en français. Il en va de notre crédibilité.

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