Le Gouvernement se réunit-il au Café du Commerce?

Le Gouvernement se réunit-il au Café du Commerce?

Ce titre provocateur et désabusé se justifie par certaines propositions faites par le Gouvernement pour compenser la perte de deux millions due au refus du report de la baisse fiscale. Le Gouvernement n’avait pas prévu que le peuple lui donne tort et il a donc décidé dans l’urgence une série d’économies complémentaires.

 

Le SEJ est à l’aise, car il a appelé ses membres à voter OUI au report de la baisse fiscale. Ceci s’inscrivait dans le respect des engagements pris réciproquement entre la Coordination des syndicats de la fonction publique (CDS) et le Gouvernement. Jusqu’au 20 octobre 2019, toute mesure touchant le personnel a fait l’objet de discussions entre les partenaires. Mais dans l’urgence, ce respect du partenariat est évacué par le Gouvernement.

Deux millions doivent être trouvés pour que le budget 2020 respecte le mécanisme de frein à l’endettement. Le Gouvernement a trouvé des économies pour 1,8 million dans le budget de fonctionnement et de 1,3 million pour les investissements. Au-delà de ce qui est nécessaire, car il n’a pas fait de choix pour atteindre l’objectif. Il laisse le Parlement décider s’il faut se limiter aux deux millions absolument nécessaires, d’une part, et si oui, quelles mesures dans l’inventaire de Prévert qu’il a concocté doivent être appliquées ou écartées.

Une seule mesure touche le personnel. Elle vise en fait une partie des employé·es de l’État, à savoir les enseignant·es qui ont un pensum de 23 leçons hebdomadaires et qui pourraient le voir passer à 24 dès aout 2020. Une proposition inacceptable pour plusieurs raisons.

D’abord, il y a manifestement inégalité de traitement entre les employé·es de l’État puisqu’une seule catégorie, très minoritaire, est visée par une mesure qui modifie ses conditions d’engagement.

Ensuite, toutes les autres mesures nouvelles prévues par le Gouvernement ont un caractère conjoncturel, avec une application probable limitée à la seule année 2020. Celle touchant le pensum des enseignant·es, décrite ci-dessus, est une mesure structurelle qui déploiera ses e—ets à long terme, de manière quasi définitive. L’article 96 de la Loi sur le personnel, qui institue le partenariat social, n’a pas été respecté. Toute modification de statut, comme la durée du travail expressément citée dans l’article, doit faire l’objet de discussions avec les syndicats avant d’être proposée formellement. Un nouvel oubli du Gouvernement qui ne favorise pas le climat de confiance entre les partenaires sociaux.

Le temps de travail des enseignant·es est-il immuable? Sans doute pas. C’est d’ailleurs un des volets étudiés par un groupe de travail interne au Service de la formation professionnelle auxquel participent les responsables du Service de la formation postobligatoire, les directeurs des divisions du Centre jurassien d'enseignement et de formation, les responsables du service des Ressources humaines et le SEJ. Mais le Gouvernement, qui a la science infuse, a décidé de ne pas attendre les conclusions de ce groupe de travail, dont l’utilité se discute désormais.

Pourtant, une étude approfondie et sérieuse doit être menée pour définir si un changement de pensum se justifie en regard de l’article 48 de la Loi sur le personnel qui indique que le temps de travail des enseignant·es doit être équivalent à celui de l’administration. Une étude qui doit dépasser le sentiment du stamm du Café du Commerce qui pense que «ces profs du Lycée, ils sont trop payés pour ce qu’ils bossent». Et on n’ose croire qu’une majorité du Gouvernement soit influencée par ce type de pensées de haute tenue intellectuelle.

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