La Talentothèque - 2/2022

La Talentothèque

Une Cupidon du métier

 

Eliane, fraichement retraitée, nous raconte ses expériences de formatrice de terrain : accueillir des stagiaires dans sa classe a été pour elle l’occasion de transmettre l’amour pour le métier.

 

 

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J’aimerais que tu nous parles de ton talent en tant que formatrice de terrain.

 

Eliane : J’ai attendu quelques années avant de commencer à accueillir des stagiaires – je voulais me sentir prête, autant pédagogiquement qu’humainement. Pour moi c’est un rôle très important, et j’ai toujours voulu accueillir au mieux la personne dont je devenais formatrice de terrain, pour qu’elle se sente attendue. Cela a toujours été essentiel pour moi : permettre à qui j’accueille de pouvoir se préparer et de vivre au mieux ces quelques semaines de stage.

Il fallait aussi que je sois prête à avoir la bonne attitude : pour bien accueillir, pour mettre en confiance la personne, il faut que toi tu sois en confiance dans ton métier. J’ai toujours adopté d’avance la même attitude : partir du présupposé que cela allait bien se passer. Une prophétie qui s’est pratiquement toujours réalisée, en plus de vingt ans d’expérience !

 

Qu’est-ce que cela t'a apporté ?

 

Cela a toujours été un partage, et c’était un bonheur, car une fois que la personne était en confiance, ce partage pouvait véritablement se faire, car chacun·e pouvait développer ses propres compétences et … talents !

 

Quels sont les clés du succès d’une telle relation formatrice - stagiaire ?

 

À mon sens, le début est primordial : l’attitude d’accueil, la mise en confiance, les règles claires posées d’entrée de jeux, la préparation minutieuse de documents utiles, l’organisation de la salle de classe - voici des gestes qui permettent de poser les fondements d’une bonne relation de formation. Une règle que je me suis toujours donnée, par exemple, c’est de ne jamais intervenir devant les élèves, et de leur présenter le ou la stagiaire comme un·e collègue, certes encore en formation, mais qui allait coenseigner avec moi pendant quelque temps, comme un duo.

 

On doit aussi être prêt·e à lâcher sa classe ?

 

Oui, cela est très important, et ça devient plus facile au fil des expériences. Mais en contrepartie, cela donne des occasions précieuses d’observer ses élèves, et ça aussi c’est extrêmement intéressant – une occasion rare et précieuse de poser un regard sur ses élèves sans être dans le feu de l’action, de voir que certain·es élèves sont déstabilisé·es par le changement de cadre, par exemple.

 

As-tu des anecdotes ? Un moment difficile, un moment de grand bonheur ?

 

Cela se réfère à une même expérience : j’avais eu une fois une stagiaire avec beaucoup de difficultés au départ, à qui j’ai dû dire, à mi-parcours, qu’il y avait beaucoup de choses qui n’allaient pas – et cela n’est pas du tout facile à exprimer. Mais le grand bonheur a été de la voir si bien réagir, d’être très à l’écoute et montrer une telle envie de se développer professionnellement, qu’à la fin j’ai vu une évolution énorme, et j’ai pu finalement évaluer positivement son stage. C’est vrai qu’une situation délicate prend encore plus de temps et d’énergie, mais la satisfaction est à la mesure de l’investissement. C’est aussi mon défi personnel : permettre à des stagiaires peut-être moins investi·es au départ de se passionner, de prendre du plaisir. Si j’arrive à leur faire aimer le métier, c’est un succès.

 

Au fond tu es un peu une … cupidon du métier ! J’ai l’impression qu’il y a chez toi un postulat d’éducabilité qui est fort et qui s’applique autant à tes élèves qu’à tes stagiaires.

 

Il y a quelque chose de délicieux dans la complicité qui se construit lorsque je vois que le ou la stagiaire s’épanouit – lorsque, par un simple regard croisé entre nous, on comprend les deux que quelque chose s’est passé. C’est aussi ça, transmettre l’amour du métier.

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