J'éduque, donc je lis - 2/2023

J'éduque, donc je lis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1

 

Abdennour Bidar et Philippe Meirieu. (2022). Grandir en humanité.
Libres propos sur l’école et l’éducation. Éd. Autrement.

Vu notre monde déboussolé dans lequel elle agit, l’école réclame un grand projet éducatif. De la clarté dans les réponses à donner à cette question : à quoi et comment éduquer nos enfants aujourd’hui ? Abdennour Bidar ( philosophe ) et Philippe Meirieu ( pédagogue ) font émerger de leur vif dialogue cette proposition : permettre aux élèves de grandir en humanité. Le projet est enthousiasmant, les formules pour l’expliquer percutantes, colorées. L’éducateur·trice se voit attribuer une mission difficile : s’obliger à quitter son égo ; voir dans autrui une source positive de changement ; aller vers plus grand que soi en soi ; montrer sa propre quête de justesse, de vérité concernant les savoirs ; ne pas craindre les paroles qui nous exposent.

Pour cela, ne pas rester seul·e, mais créer ensemble des collectifs professionnels parvenant à faire de la liberté pédagogique une œuvre commune, consciente, solide.   

 

 

 

2

 

Nicolas Go. (2022). Pour l’École moderne. La pédagogie Freinet aujourd’hui.
Éd. Chronique sociale.   

Cet ouvrage ne fait pas de propositions empiriques en pédagogie Freinet. Mais il en explore les grands « principes », afin que la « pratique » y trouve son orientation féconde. L’École moderne, le nom international de la pédagogie Freinet, n’est pas une chapelle vouée à conserver dans le formol du dogmatisme le nom de son fondateur. Ce n’est pas non plus un collectif d’originaux, de témoins, minoritaires et condamnés à le rester, au sein de la « galaxie » des pédagogies alternatives. C’est une entreprise coopérative historique qui s’adresse aux éducateur·trices et leur dit : l’émancipation commence dès l’enfance et requiert bien mieux que la simple instruction. Elle demande l’institution de la souveraineté des élèves sur leur propre travail, et par là, l’expérimentation de la joie de vivre. L’auteur, enseignant à l’Université de Rennes, a publié également Freinet : l’alternative, chez le même éditeur.

 

 

3

 

Raymonde Caffari-Viallon, Agnès Rákóczy, Clelia Vandenberghe. (2022).
De 3 à 6 ans en accueil collectif. Genève : Éd. des Deux Continents.

La pédagogie Pikler a la cote dans l’éducation des tout petits, mais n’est-ce bon que pour eux ? Non, répondent les auteures de cet ouvrage.

Elles rappellent que lorsque l’Institut Pikler de Budapest accueillait des enfants placés par les services sociaux, il n’était pas rare que ceux-ci y vivent jusqu’à l’âge de 6 ou 7 ans. Leur quotidien, leurs centres d’intérêt, leur personnalité ont été décrits par Maria Vincze en particulier, et différentes pédagogues qui les ont vus grandir. Leurs observations ont élargi les connaissances sur le développement des enfants « plus grands » et la place importante de l’activité autonome ( le jeu au sens large ), qui occupe leurs journées. Les auteures de cet ouvrage s’appuient sur cet inventaire pour analyser l’activité quotidienne d’enfants de 3 à 6 ans, accueillis dans quatre institutions de l’enfance de notre région. Dont trois s’inspirent de la pédagogie Pikler.

 

 

4

 

Gillian Cante & Emmanuel Triby (coord). (2022). Donner la nature aux petits enfants ! Revue Spirale. No 102. Édit. Erès.

Nous savons la nécessité de modifier nos valeurs sociétales et nos pratiques pour faire face aux enjeux actuels. Or, des constats pointent notre éloignement de la nature en raison de notre quête de sécurité et d’hygiène : mise en place de normes sanitaires strictes dans l’accueil du ou de la jeune enfant et une conception du bien-être, privilégiant les activités encadrées, maitrisées. Quels sont les impacts de ces choix sur la santé psychique et physiologique de l’enfant ? Quelle culture et quelles valeurs sommes-nous en train de transmettre ? Comment vouloir que les citoyen·nes préservent l’environnement, la biodiversité, sans avoir pu faire, très jeunes, l’expérience d’un autre rapport à la nature ? Comment s’intéresser au monde du vivant sans en avoir l’expérience ni la connaissance ? La question du rapport à la nature dans les politiques et actions éducatives de la petite enfance est devenue primordiale.

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