Yves Reuter. ( 2021 ). Comprendre les pratiques et pédagogies différentes. Éd. Berger-Levrault.

Les pédagogies différentes, l’auteur les connait bien, parce qu’il a cette immense qualité : il observe, interroge le travail des enseignant·es qui travaillent aujourd’hui autrement que dans les modalités classiques. En en faisant une lecture ouverte, en se gardant de toute polémique, en prenant le temps nécessaire. Ses analyses sont précises : il détaille les principes fondamentaux de ces pédagogies, leurs valeurs, les conditions de leur mise en place. Il discute les critiques qui leur sont faites. Et nous montre en quoi ces pédagogies différentes constituent des laboratoires et des sources de renouvèlement des pratiques d’enseignement. Pour la lutte contre l’échec scolaire en particulier. Les méthodes d’analyse des pédagogies différentes sont ensuite discutées et, sur cette base, l’auteur nous propose un référentiel pour appréhender les fonctionnements nouveaux instaurés ainsi que les effets produits.

Entretien avec Yves Reuter sur son dernier ouvrage, par Andreea Capitanescu Benetti, à lire ici .

Carole Fumeaux, en coll. Avec Moira Laffranchi Ngoenha ( 2021 ). Des voix contre le racisme. Une voix vers la pédagogie antiraciste. Éd. La Licra. Genève. 

Les incidents racistes en milieu scolaire se multiplient. Comment lutter contre ce mal insidieux et favoriser le mieux vivre ensemble ? La Licra ( Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme ) publie un ouvrage dirigé par Carole Fumeaux, enseignante et responsable pédagogique de la section genevoise.

Sur la base de quatorze témoignages de victimes ou témoins de racisme, la démarche propose notamment des approches contextuelles et thématiques permettant aux enseignants·es d’entrer facilement dans le sujet. Ce manuel a déjà été adopté par le Département de l’instruction publique pour les cycles d’orientation à Genève, et est en cours d’évaluation dans le canton de Vaud. Il est disponible à la Licra-Genève et dans une dizaine de librairies en Suisse romande. Un second ouvrage suivra en 2022, plus particulièrement focalisé sur les discriminations observées en milieu scolaire ou académique.

Florence Lecerf-Lhomme ( 2021 ). Enseigner à distance. Inventer un nouvel espace relationnel. Éd. Chronique sociale. 

« Est-il possible de retrouver, à distance, l’atmosphère de la classe et ainsi, continuer de construire la relation avec les élèves ? ». Cette question a surgi dès que la pandémie nous a obligé·es, pour beaucoup d’enseignant·es, à donner nos cours en ligne. Nous avons dû réinventer très vite une autre façon de « faire la classe ». En imaginant un nouvel espace qui permette d’abolir la distance et de renforcer les interactions entre pair·es, afin de susciter le plaisir et l’envie d’apprendre.

Ce livre donne une multitude de pistes concrètes et de stratagèmes pour construire un travail pédagogique qui fasse sens et permette d’accompagner tou·tes les élèves. Quels outils, quelles évaluations, comment anticiper les difficultés techniques, comment échanger et se parler en distanciel … Sans oublier que tous les écrans ne remplaceront jamais les liens humains et l’interaction réelle qui se joue dans une salle de classe. Bien sûr !

Joëlle Droux et Anne-Françoise Praz. ( 2021 ). Placés, déplacés, protégés ? L'histoire du placement d'enfants en Suisse, XIXe-XXe siècles. Éd. Livreo-Alphil.

Ce livre propose une synthèse des travaux récents sur l’enfance placée en Suisse. Il explique comment ces dispositifs de placement ont vu le jour. Au nom de la protection de l’enfant, tout en conduisant aux dérives dénoncées aujourd’hui.

Les témoignages de celles et ceux qui furent « ces enfants-là » montrent la détresse de ne pas savoir pourquoi on ( en ) est là. Outre les agressions de tous ordres, le travail qu’on leur imposait souvent, c’est le silence qui a marqué leur vie. Les mots manquaient le plus souvent pour leur expliquer les raisons de leurs placements ( des parents ne pouvant s’en occuper ou jugés ne pas être en mesure de le faire ). Face à l’incertitude de chaque lendemain, c’est à un silence de plomb qu’ils·elles étaient confronté·es. Avec ce ressenti de n’exister pour personne qui tienne à nous. Quelle occasion de réfléchir au risque coercitif propre aux mécanismes d’assistance … d’aujourd’hui.