L’impact économique de la crise du coronavirus se fait sentir sur les budgets des communes, des cantons et de la Confédération. De nombreuses voix s’élèvent pour trouver des économies en coupant dans les salaires, en particulier dans ceux des employé·es de la fonction publique. Et pourtant, il est essentiel face à cette conjoncture négative de maintenir le niveau de vie des salarié·es afin que l’économie continue de tourner. Il faudrait même investir pour donner du travail aux entreprises. Ce concept économique anticyclique est partagé par de nombreuses personnes et pas toujours par celles que nous attendons.

Ainsi lors de l’émission Temps présent du 10 décembre dernier, en réponse à la question de la journaliste qui demandait si les propos du conseiller fédéral Ueli Maurer – « Je suis assis sur la caisse enregistreuse et il n'y a plus d'argent. » – étaient vrais, j'ai eu la bonne surprise d'entendre la prise de position suivante de la part de Mme Cristina Gaggini, directrice romande d'économiesuisse : « La Suisse a adopté, grâce à la population, un frein à l’endettement il y a plusieurs années. Concrètement, cela signifie que nous avons une capacité de nous endetter parce que les finances sont saines. Donc, on peut s’endetter. C’est une question de choix politiques. Ce dont il faut être conscient, eh bien c’est que tôt ou tard, il faut rembourser les dettes. Mais, et c’est là qu’il faut être très très clair aujourd’hui, nous sommes dans une crise exceptionnelle parce qu’elle concerne la santé de la population, parce que pour la première fois, nous devons fermer des pans entiers de l’économie, donc le raisonnement n’est pas le même. Oui, nous devons ouvrir les cordons de la bourse. »

Oui, ce modèle anticyclique doit être favorisé. Il faut donc que les différents systèmes légaux de frein à l’endettement soient aussi mis en quarantaine. Et que nos autorités investissent intelligemment, en privilégiant des projets en faveur du développement durable ou qui accélèrent la transition écologique ; mais aussi qu’elles ne cèdent pas aux sirènes populistes et simplistes demandant de ponctionner nos salaires.