Du français, de l’allemand et de l’anglais

Du français, de l’allemand et de l’anglais

Le XIIIe Sommet de la Francophonie s’est tenu à Montreux du 22 au 24 octobre 2010. Institution fondée d’abord sur la défense et le partage de la langue française et de la culture française, elle a, par la suite, élargi son champ d’activités et est devenue un espace de concertations politiques regroupant septante Etats, oeuvrant pour la promotion de la paix, l’éducation, la recherche et le développement durable notamment.

 

En Suisse romande, la langue française a tout naturellement trouvé un large espace de discussions et de réflexions dans la presse écrite. Une question qui ne nous laisse pas indifférents, au moment où apparaissent, dans la nouvelle grille horaire, les heures qui seront dévolues à l’enseignement des disciplines scolaires, des langues en particulier. La question de l’enseignement du français à l’école obligatoire fait partie de ces problématiques qui suscitent des réactions et réflexions bien marquées, voire catégoriques, à chaque fois qu’elles reviennent sur la table. Deux clans s’opposent bien vite. Il y a en général le/la linguiste pour qui une langue vivante est par définition en perpétuelle évolution, se construisant et se déconstruisant au contact des idiomes voisins, de son environnement (la technologie, etc.). Savoir dès lors si le niveau du français est en baisse à l’école est une question vite relativisée. En face, nous trouvons habituellement un représentant de l’élite intellectuelle, un Me Bonnant, par exemple, pour qui le déclin de la langue française est sans nul doute à un stade déjà bien avancé. Les enseignants de français, en contact direct avec la réalité du terrain, penchent plutôt du côté du Maître. A témoin les inquiétudes régulièrement relevées ces derniers temps: «Va-t-on vraiment perdre une heure de français?» Rien de décidé officiellement au 26 octobre. Mais les pourcentages donnés par le Plan d’études romand (PER) (langues: 31%, dont 15% de langues étrangères) devraient faire office de juges de paix; c’est la position du comité Aveco. Le français pourrait certes perdre une période semaine au profit des sciences humaines et sociales, entendez l’histoire, la géographie et le civisme; des branches aussi touchées par une certaine baisse de niveau. Est-ce l’annonce d’une catastrophe? Pas sûr. L’expression et la compréhension de l’écrit pourront s’exercer dans ces branches aussi. Et les nouveaux moyens de français, estampillés CIIP, adaptés au PER et bien dotés en exercices, éviteront aux enseignants de perdre leur énergie à essayer de pallier une absence de cohésion entre le programme et les moyens. Reste donc 15% à répartir entre la langue de Goethe et celle de Shakespeare. Est-ce que l’introduction de l’anglais à l’école primaire induit un renforcement de la branche au CO? Ce serait aussi redonner des couleurs à l’anglais, de plus en plus réduit à son «avatar», le globish, qui s’attaque aussi au français via la publicité, les banques et entreprises qui surfent sur la vague pour être in. La langue allemande a perdu ses niveaux en 1re année avec le Nouveau cycle d’orientation (CO). Perdra-t-elle dans la foulée une période? Difficile alors de continuer à prôner le bilinguisme. La démarche dicterait aussi une sérieuse adaptation des enseignants du secondaire II, du moins en 1re année de collège… De plus, on a pu entendre dernièrement, durant le Sommet de la Francophonie, le résultat d’une enquête menée par les auteurs de The Economics of the Multilingual Workplace: la maîtrise de l’allemand permet à un Suisse romand de toucher un salaire plus élevé de 23% en moyenne, contre 12% pour la maîtrise de l’anglais. But money can’t buy happiness…

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