Choisir au lieu d'interdire

Choisir au lieu d'interdire

«Les défis de l’éducation à l’heure des smartphones.» Faut-il les interdire ou s’en servir comme outils pédagogiques? Quel équipement prévoir pour les élèves à l’heure où la plupart des écoles privées se dotent de tablettes? 

Les élèves genevois ont-ils attendu d’avoir des smartphones avant de tricher, de communiquer à l’insu de leur enseignant-e, de harceler un camarade, d’avoir des difficultés de concentration ou simplement de s’évader parfois dans leurs pensées? Cet été, le politique et donc l’opinion publique se sont saisis d’un faux problème.

En effet, les professionnel-le-s ont déjà réglé le «problème» des smartphones dans les écoles depuis longtemps. Si ces derniers sont tolérés éteints ou sous mode avion dans l’enceinte scolaire, leur utilisation est strictement interdite pendant les heures de cours. Les smartphones et les tablettes sont des outils. Si leur utilisation récréative est effectivement à proscrire à l’école, qu’on le veuille ou non ces appareils articulent notre paysage médiatique et prennent une place considérable dans notre quotidien. Ainsi, ils représentent un enjeu qui ne peut être abordé naïvement.

L’école doit former les élèves, futur-e-s citoyen-ne-s, à utiliser ces outils de manière adéquate en intégrant les règles d’usage, les notions de respect, de responsabilité personnelle et de sécurité. Les tablettes et les smartphones sont en outre des outils riches et intéressants qui offrent d’innombrables possibilités dont l’école peut et doit se saisir. Néanmoins, il faut que leur utilisation poursuive un objectif pédagogique. En effet, quel est l’intérêt de faire sur une tablette un exercice que l’on pourrait faire avec un crayon? Ainsi, avant d’équiper les classes, il faut commencer par former les enseignant-e-s à ces technologies que leurs élèves maitrisent parfois mieux, et leur apprendre à intégrer ces technologies dans leur enseignement. Lors de leur dernière assemblée, les délégué- e-s de la SPG ont relevé l’inadéquation entre le discours des politiques, l’enseignement prescrit des MITIC (médias, images, technologies de l’information et de la communication) et les ressources réelles allouées aux classes.

Comment enseigner aux élèves l’utilisation d’un environnement multimédia, les sensibiliser à l’origine d’une source lors d’une recherche sur internet et leur permettre de réaliser des productions avec un seul ordinateur pour vingt-cinq élèves? La SPG réclame entre autres une analyse de la situation actuelle afin de construire une réelle politique de l’implémentation du numérique au primaire. Elle demande de mettre à disposition de tous les enseignants (des disciplines artistiques et sportives et de soutien pédagogique compris) du matériel numérique permettant d’atteindre les objectifs du Plan d’études romand, adaptés aux besoins de chacun.

De plus, des supports techniques et didactiques doivent être mis à disposition pour répondre aux demandes des professionnel-le-s du terrain. Conjointement aux efforts sur les équipements, les moyens d’enseignement de toutes les disciplines doivent intégrer les nouvelles technologies comme des éléments didactiques et méthodologiques apportant une plus-value. Les moyens romands (MER) en réalisation et les futurs projets doivent également offrir des versions numériques interactives. La plateforme ESPER apporte déjà quelques nouveautés. Il reste à développer les accès et les interactions pour les élèves. L’enseignement spécialisé suit avec un intérêt tout particulier les développements des technologies d’aide pour les enfants à besoins éducatifs particuliers. Ces derniers peuvent en effet alléger leurs handicaps ou difficultés grâce à certains logiciels ou applications qui facilitent les apprentissages et compensent certains désavantages.

Ainsi, au lieu d’interdire ces technologies, nous devrions au contraire nous demander quels outils choisir et comment les introduire de manière pertinente dans les écoles. Cet investissement exige du temps et des moyens, mais ce sont des enjeux que l’école d’aujourd’hui ne peut pas se permettre d’ignorer!

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