Susceptible, moi ?

On les dit sensibles, très sensibles ; trop, jugent certain·es qui parlent de réactions exagérées, voire déplacées, pour le moins incompréhensibles. On les appelle aussi « zèbres »  ou « orchidées » … Qui sont les hypersensibles ?

Le tempérament hautement sensible concernant ( au moins ) 30 % de la population, il est plus que probable que chaque classe accueille plusieurs élèves ( peut-être même un·e enseignant·e ? ) dont les comportements peuvent parfois troubler : « Il pleure, complètement effondré, parce qu’il a eu un 5,25 ! » – « À la moindre remarque, même constructive, elle se referme et boude. J’ai rarement vu une telle susceptibilité. » – « Il n’arrive pas à parler devant ses camarades, si je l’appelle au tableau, il se met à rire et ne s’arrête plus. » Exemples parmi mille autres, qu’expliquent peut-être les ressentis « plus » forts qui les provoquent ; les émotions plus amples, les bruits qui agressent, l’importance des sentiments de l’autre, le stress de l’agitation, le besoin de comprendre …

Vous connaissez ?

Non reconnue, non entendue, l’hypersensibilité est vécue souvent comme une souffrance, qui peut s’exprimer elle aussi fortement. Lorsqu’elle est comprise et surtout acceptée, elle ouvre les portes sur un monde plus vaste, tant pour l’enfant ( ou l’adulte ) hypersensible que pour celles et ceux qui l’entourent. Notre dossier livre des pistes, des activités à privilégier ( p. 5 ), des pratiques soutenantes ( p. 8 ), les vécus d’une maman d’hypersensibles ( p. 10 ), les conseils d’un hypersensible lui-même ( p. 17 ). Une mise en garde, aussi : ne collons pas de notion de valeurs, de hiérarchie à une éventuelle échelle des sensibilités ( p. 14 ) ; et un indispensable rappel : chacun·e peut développer les sensibilités qui l’intéressent ( p. 16 ).

La sensibilité aime qu’on l’écoute, elle a besoin qu’on lui laisse le temps, y compris de respirer, elle a besoin qu’on la rassure. La bienveillance l’aide à bien grandir, créer la fait pousser.

Vous connaissez ?

Bonne lecture.

Bel été et continuons à prendre soin de nous.

Nicole Rohrbach, rédactrice en cheffe