Un trouble de la performance?
Les études l’affirment: sous nos cieux, environ 5% des enfants sont atteints du Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH); un pourcentage qui s’élève encore si l’on compte ceux qui présentent des symptômes partiels de ce syndrome, souligne notre dossier du mois. La probabilité est donc élevée pour un-e enseignant-e d’avoir dans sa classe un ou plusieurs élèves affectés du TDAH, auquel s’associent souvent d’autres troubles ou maladies, allant des états dépressifs à tous les dys-, en passant par l’agressivité, l’autisme… autant d’obstacles dans la course à la réussite scolaire.
Le TDAH se traite, d’autant mieux s’il est diagnostiqué tôt et, surtout, quand il est pris en charge à plusieurs niveaux, en étroite collaboration entre parents, professionnels de l’éducation et de la santé. Pédopsychiatres, psychologues et associations
de parents listent nombre de pistes à exploiter. L’une est sujette à controverse: les prescriptions de médicaments, notamment le psychostimulant méthylphénidate (Ritaline et consorts) qui, malgré ses effets secondaires possibles, «s’avère efficace
dans au moins deux tiers des cas» (p. 5).
Les origines du TDAH, en effet, sont en grande partie neurobiologiques et le méthylphénidate améliore «le métabolisme dans les zones du cerveau commandant le contrôle de soi et l’autorégulation », deux compétences essentielles aujourd’hui dans une économie de marché où comptent avant tout «la compétitivité, la flexibilité et les performances»: «Il n’est pas juste qu’ils [les enfants qui souffrent d’un TDAH] soient freinés dans leur développement du fait de discussions idéologiques ou de préjugés à l’encontre des médicaments.» (p. 6).
Reste qu’«avant de se résoudre à administrer un médicament dont on est loin de connaître tous les effets à long terme, toutes les pistes éducatives devraient au moins avoir été tentées» (p. 13)... Mais les moyens nécessaires pour ce faire sont-ils
vraiment mis à disposition de tous et sans modération?
Bonne lecture.
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