Alors que vous venez de vivre un mois de cette nouvelle année scolaire, le Comité cantonal de la SPV souhaite vous entendre sur votre métier. Est-il vraiment utile de rappeler que le discours officiel et départemental entendu à la rentrée ne correspond pas à ce que les collègues vivent au quotidien? Décalage il y a, c’est certain! Alors, venez prendre la parole sur enquete-profs.ch

La magie de la communication a opéré lors de la conférence de presse de rentrée du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC). Le mardi 12 août 2014, Anne-Catherine Lyon a exposé à un parterre de journalistes statistiques et dossiers chers à notre école. L’opération marketing a fonctionné, puisque les journaux ont relayé que la rentrée scolaire vaudoise serait sereine et axée sous le signe de l’apprentissage des langues. Le communiqué de presse officiel était d’ailleurs intitulé «Les langues, un passeport pour l’avenir ». Alors que le débat sur l’apprentissage des langues fait rage tant au niveau pédagogique que politique, l’école vaudoise, si on en croit les journaux, apparaît comme pionnière dans le domaine de l’apprentissage des langues à l’école obligatoire et postobligatoire. Vraiment?

Anne-Catherine Lyon, également présidente de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de la Suisse romande et du Tessin (CIIP), s’est-elle sentie contrainte de mettre en avant les langues pour contrer les décisions alémaniques remettant en cause l’enseignement du français au primaire? Si la cheffe du Département a montré sa parfaite maîtrise de la méthode Coué, ce qui lui est difficilement reprochable, les enjeux de cette rentrée sont majeurs, tant pour le primaire que pour le secondaire.

La SPV a dénoncé dans un communiqué de presse de rentrée que, malgré les nombreux chiffres et projets présentés, peu d’informations rendent compte des problématiques vécues sur le terrain: notamment la difficulté relative à l’organisation du secondaire I, le besoin de renforcement de la maîtrise de classe dans ce secteur, les enjeux éducatifs, l’évaluation de l’allemand en 5-6 ou encore l’enseignement de l’anglais en VG (Voie générale). Eh oui, les directions peuvent effectivement dédoubler une heure afin de développer les compétences orales en anglais – ce qui est bien sûr très intéressant pédagogiquement – mais comment faire lorsque les établissements ne disposent pas de ressources supplémentaires pour appliquer cette proposition? Est-ce que tous les établissements ont les moyens de le faire? Y aurait-il alors une iniquité entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent le faire? Seul un article*  du quotidien Le Temps  présentait des difficultés réelles d’enseignants vaudois du terrain lors de la rentrée. Les collègues interviewés sous pseudonyme dénoncent, entre autres, tout comme la SPV, la lourdeur administrative de la profession. A la lecture de cet article, les critiques faites à l’encontre de la LEO tranchent avec l’optimisme des autorités scolaires vaudoises.

Alors, que faire? Il est donc temps de redonner la parole aux enseignants. C’est l’objectif de la Société pédagogique vaudoise avec son nouveau questionnaire** . Si la voix des enseignants est très présente lors des débats du Comité cantonal de la SPV, celui-ci a décidé de se donner les moyens de mener une enquête sur le vécu professionnel des enseignants et sur l’évolution de la profession. C’est une occasion unique de vous faire entendre. Alors, n’hésitez plus et rendez- vous sur enquete-profs.ch  

Remettre la parole de l’enseignant au centre du débat scolaire, tel est l’objectif que la SPV s’est donné.

* M. Danesi (2014). L’attente vertigineuse de la rentrée. Le Temps du 25 août 2014.

**Téléchargeable sur le site www.spv-vd.ch