SEJ: Une ambivalence à contrebalancer - 04/2024
Les directions préparent activement la prochaine rentrée scolaire. Les volumes de leçons respectives à
attribuer sont en cours de répartition et les premières mises au concours ont été publiées. Pouvoir assurer la présence d’une personne avec un titre pédagogique devant chaque classe le 19 aout 2024 sera un réel défi. Le contexte professionnel actuel est préoccupant avec la nécessité de développer des solutions aux problématiques modernes de l’école malgré une période de restriction avérée.
« Le problème c’est la solution » Paul Watzlawick
Les différents programmes d’austérité ont eu des effets financiers réels, mais inlassablement insuffisants pour assainir les finances de notre employeur. Il est nécessaire d’affronter l’avenir du système éducatif avec un projet global de formation pour nos jeunes et assurer une liberté d’esprit à celles et ceux qui travaillent, dans les classes, les bureaux, les écoles ou à domicile. Le manque chronique d’argent évoqué maintes fois dans ces pages ne doit pas faire oublier que des projets novateurs sont en cours et financés durant ces périodes. Faut-il dès lors penser que l’école n’est plus considérée comme novatrice, innovante ou prioritaire au point de ne plus investir dans son développement et se contraindre à réagir plutôt que d’anticiper ? L’autre question est de savoir quand nous aurons atteint la limite au-delà de laquelle chaque centime économisé en coutera autant et probablement plus aux générations qui nous survivront.
Un autre élément préoccupant est l’émergence de plusieurs réformes au sein de l’organisation de l’école obligatoire et pour lesquelles peu d’informations atteignent les salles des maitre·sses ou les autorités scolaires. Cette incertitude conduit inévitablement à des incompréhensions et des tensions qui nécessitent une attention particulière. L’addition de nouvelles strates administratives au millefeuille étatique rend la tâche du corps enseignant et des directions de plus en plus technocratique au détriment du temps accordé au cœur de notre métier.
Le départ du chef du Service de la formation post obligatoire (SFP) et d’autres de ses pairs ces derniers mois est un symptôme que chacune et chacun d’entre nous peut ressentir à son niveau du millefeuille. Que peut-on espérer de l’expérience réalisée ces dernières années et des solutions proposées aux réalités de notre canton ? Faire toujours plus de la même chose nous permettra-t-il d’obtenir un autre résultat et à quel prix ?
Alors, osera-ton faire le pari de l’avenir et d’un new deal pour réinventer l’école et créer un réel plan d’action éducatif pour nos élèves, nos étudiant·es, nos collègues, nos directions, les parents, l’école, la société ?
Politiquement, le canton fêtera prochainement le cinquantenaire du plébiscite du 23 juin 1974 en rendant hommage à l’esprit novateur et impétueux des Jurassien·nes de l’époque. Que retiendront les enfants de nos enfants dans cinquante ans de l’esprit jurassien des années 2024 ?
Christophe Girardin, secrétaire général du SEJ
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