Initiale ou continue, la formation des enseignants doit faire face à un constat: entre les cadres théoriques qu’elle fournit et la réalité de la classe demeure souvent une distance difficile à combler, surtout pour celles et ceux qui débutent dans la profession. Et si l’on regardait de plus près les pratiques effectives, à la fois pour les analyser, les améliorer, les partager?

C’est ce que propose notre dossier du mois, qui présente plusieurs approches possibles mettant l’activité au centre de la formation. La méthode de l’instruction au sosie, par exemple – expliquée ici dans des situations d’intégration d’élèves à besoins éducatifs particuliers (p. 3) – permet d’accéder aux pratiques d’enseignants chevronnés sans risquer de perturber une classe. La vidéo, de son côté, ouvre d’immenses champs d’observation, que ce soit pour travailler sur un problème précis ou pour mieux se rendre compte de l’évolution de son enseignement: être filmé pour se revoir ensuite, en (auto-)confrontation avec un formateur ou/et un groupe d’enseignants, est un exercice extrêmement instructif comme le montrent les cas présentés (pp. 7, 11, 13); notamment, il «permet de remonter des difficultés éprouvées aux causes de celles-ci qui peuvent souvent passer inaperçues». La vidéo est d’ailleurs en vedette sur la plateforme NéoPass@ction (p. 9), où actuellement plus de 1000 extraits organisés en thématiques (faire face aux incidents, mettre les élèves au travail, etc.) sont à disposition des enseignants, en formation ou débutants, invités à l’activité réflexive. Un environnement riche, exploité entre autres à Genève par des étudiants qui ont accepté de suivre un dispositif «orienté activité» (p. 15) dont l’ambition est «de fournir aux enseignants des outils leur permettant d’élaborer collectivement et personnellement leur activités professionnelle, en partant de leur activité telle qu’elle est».

Bonne lecture.