Philippe Gnaegi: une législature de feu à la tête du Département de l’éducation

Philippe Gnaegi: une législature de feu à la tête du Département de l’éducation

 

Si certains observateurs de la vie politique neuchâteloise décrivent la législature qui s’achève comme perdue, ce n’est pas du tout le cas en matière d’éducation et de formation, où l’activisme du conseiller d’Etat sortant Philippe Gnaegi a fait des étincelles!

Guerre et paix

Philippe Gnaegi a entamé son mandat en déclarant la guerre aux syndicats d’enseignants: l’annonce d’économies drastiques dans le secondaire II a mis le feu aux poudres. De plus, il avait envisagé de supprimer des décharges pour raison d’âge, projet maladroit rapidement retiré suite à la virulence des réactions syndicales. La forte mobilisation des enseignants de tous les degrés de la scolarité, sous la houlette du SAEN, a surpris le chef du DECS qui avait pensé que les différentes catégories d’enseignants allaient se montrer moins solidaires entre elles. Son département a été contraint d’abandonner son projet d’indice 29 pour toute la scolarité obligatoire. Mais la bataille a été perdue pour les maîtres du secondaire II et leurs associations professionnelles, lâchés par la députation socialiste du Grand Conseil qui a entériné les économies décidées par le chef du DECS et ainsi offert à l’ancien directeur de l’Ecole supérieure de commerce de Neuchâtel sa première victoire en tant que conseiller d’Etat. Une victoire cependant au goût amer: l’affrontement avec son corps enseignant avait affaibli le chef de département, alors que le SAEN était sorti beaucoup plus fort de la crise. Que faire de cette nouvelle force, si ce n’est la mettre au service de l’école de notre canton et de celles et ceux qui la font vivre? Le comité cantonal du SAEN a alors décidé d’enterrer la hache de guerre avec le département et de renouer un solide mais critique partenariat avec les autorités scolaires, pour le bien de notre école et de nos adhérents. Le rôle et la place des syndicats d’enseignants dans le fonctionnement de l’école une fois saisis par Philippe Gnaegi, des collaborations constructives ont enfin pu voir le jour.

Le grand chambardement

Philippe Gnaegi a réveillé l’école neuchâteloise, une belle assoupie, à l’image de sa prédécesseure, l’élégante Cendrillon qui croyait régenter l’école. Nos institutions scolaires n’étaient naguère pas toujours en phase avec les défis de notre temps. Qui peut se prévaloir, en si peu de temps, d’avoir entamé ou mené autant de réformes, rénovations ou autres restructurations en matière scolaire et de formation? Face à un tel déferlement, le SSP-Enseignants neuchâtelois a provisoirement jeté l’éponge, certainement faute de combattants susceptibles de participer à la mêlée. Le SAEN a lui aussi failli être submergé par le déluge de changements opérés dans notre système de formation: si notre syndicat a pu maintenir la tête hors de l’eau, c’est grâce au dynamisme et à la réactivité de son solide comité cantonal, composé d’une dizaine de collègues actifs et aguerris! Conscient que le rythme effréné des évolutions en matière scolaire et de formation commençait à déstabiliser une bonne partie des acteurs concernés, Philippe Gnaegi a quelque peu ralenti la cadence à la fin de la législature, histoire de nous laisser souffler et digérer les réformes en cours.

Un chef bien entouré

Parmi les hauts responsables du département, seul le très expérimenté chef du service de l’enseignement obligatoire, M. Jean-Claude Marguet, a tenu le choc Gnaegi. Pour faire avancer au pas de charge certaines de ses réformes, Philippe Gnaegi s’est entouré d’une jeune garde (MM. Feuz, Willi et Amez-Droz), compétente et travailleuse, et du plus fin connaisseur de la formation professionnelle et des Hautes Ecoles du canton de Neuchâtel, M. Jacques-André Maire, conseiller national socialiste et conseiller stratégique du chef du DECS. Philippe Gnaegi a aussi eu la chance de pouvoir compter sur le dévouement et le professionnalisme de sa secrétaire, Mme Prébandier.

Au milieu du gué

Si Philippe Gnaegi devait conserver son siège au Conseil d’Etat neuchâtelois à l’issue des prochaines élections cantonales, nombreux sont ceux qui voudraient le voir garder le Département de l’éducation, simplement pour qu’il assume les décisions politiques, financières et pédagogiques prises durant la législature 2009-2013. Pour ma part, je pense qu’une implication personnelle plus importante du chef du DECS dans la rénovation du secondaire I, dans l’application de l’accord-cadre sur l’enseignement spécialisé et pour la revalorisation salariale des premiers degrés de la scolarité obligatoire est vraiment souhaitable afin que les moyens nécessaires à l’aboutissement et à la réussite de ses projets soient garantis.

Une approche non partisane de la politique

Philippe Gnaegi est un homme politique de droite qui donne la priorité au redressement financier du canton tout en engageant des réformes souvent ambitieuses. C’est souvent là que le bât blesse: sans moyens, comment réussir les réformes projetées? Dans un contexte politique marqué par les économies financières, les enseignants craignent d’être les dindons de la farce, avec des changements qui s’opéreront sur leur dos. Comme conseiller d’Etat, Philippe Gnaegi a régulièrement obtenu le soutien du groupe socialiste au Grand Conseil neuchâtelois. Comme homme de droite attaché à la rigueur budgétaire, il est encensé par l’UDC neuchâteloise. Cette approche non partisane de la politique, tout à fait dans l’air du temps, s’avérera-t-elle payante en termes électoraux?

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