Mesures d’accompagnement: efficaces?

Mesures d’accompagnement: efficaces?

L’intérêt d’entendre parler de ce qui se fait dans d’autres systèmes éducatifs qu’à Genève est que ça met en perspective ce qui se passe dans notre canton. Merci donc à M. Vianin d’être venu nous parler de ses pratiques valaisannes en matière d’appui aux élèves en difficulté. Sa conférence a permis par effet de miroir de réfléchir à notre manière de gérer le problème à Genève (cf. le texte de Monique sur la conférence à la page suivante).

Pour rappel, dans le cadre des mesures d’accompagnement, trois actions spécifiques sont prévues pour l’aide aux élèves fragiles dans leurs apprentissages: la différenciation au sein de la classe; l’aide extérieure pendant le temps d’enseignement par les enseignant-e-s chargé-e-s de soutien pédagogiques (ECSP) ou les maître-sse-s spécialistes (MS); l’organisation d’études surveillées spécifiques, en dehors des heures scolaires. Or, force est de constater que les conditions pour organiser et gérer ces mesures pour les élèves en difficulté ne sont pas idéales, c’est le moins qu’on puisse dire! La différenciation, lorsque l’effectif de classe est plus que plein, est difficile à gérer. Les établissements se battent chaque année pour maintenir leur poste d’ECSP; ce dernier doit parfois se couper en quatre tant les besoins sont importants pour un temps de travail qui ne permet pas de prendre réellement les choses à bras-le-corps. L’idée que les MS interviennent dans le processus est intéressante, mais le concept mériterait d’être défini: en dehors de leurs apports dans les branches concernées – qui sont de toute façon un plus pour tous les élèves –, comment les MS pourraient- ils contribuer réellement à combler les lacunes dans les apprentissages des élèves? On ne sait pas vraiment parce que dans cette problématique, comme dans d’autres, on se contente d’énoncer de belles idées sans prendre le temps de l’analyse et de la conceptualisation. Enfin, les études surveillées spécifiques sont un quasileurre! Les groupes d’études surveillées sont souvent composés d’élèves provenant de différentes classes, ne rencontrant pas les mêmes difficultés. Ils viennent avec les fiches qui sont le reflet des notions mal intégrées et il faudrait qu’en une heure un miracle se produise et qu’ils comprennent tout à coup ce qu’ils n’ont pas maîtrisé le reste de la journée. Certains groupes sont mixtes: une partie des enfants vient simplement faire ses devoirs, une autre vient pour de l’appui. Tous ont des questions différentes. Difficile dans ce contexte de réellement proposer une activité qui permette aux élèves en difficulté de reprendre des notions qui résistent à leur compréhension. Finalement, les enseignants s’épuisent parce qu’ils sont tiraillés entre la volonté de bien faire et le manque de moyens qui ne leur permet pas de réaliser les ambitions de réussite pour tous les élèves. D’où une éternelle frustration et une fatigue qui s’installe en profondeur. Les chiffres donnés par la direction montrent bien que les pourcentages d’élèves profitant de ces mesures restent stables, alors qu’ils devraient diminuer si ces actions étaient réellement efficaces. Dans sa conférence, Pierre Vianin montrait toute l’importance de l’évaluation diagnostique pour pouvoir traiter la difficulté à la racine et ne pas tomber dans une logique de rattrapage scolaire, à savoir proposer à l’élève toujours plus des mêmes activités qu’il peine à comprendre. Toute la structure des mesures d’accompagnement à Genève pousse à faire du rattrapage. De plus, certains élèves passent des mesures d’accompagnement au soutien scolaire, puis repassent par la case «mesures d’accompagnement» quand la saison est venue, et ainsi de suite durant toute leur scolarité! Les mesures d’accompagnement ne jouent pas leur rôle d’aide ponctuelle pour sortir les élèves de l’impasse de l’échec scolaire. Il est donc urgent d’empoigner sérieusement le problème. Charles Beer avait promis un calendrier serré de discussion l’automne passé qui s’est malheureusement effiloché avec le temps. A part les chiffres donnés par la direction générale, aucune discussions de fond n’a eu lieu depuis bien longtemps. La conférence de M. Vianin marquerait- elle le début d’une véritable réflexion sur le sujet?

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