L’école doit-elle répondre aux attentes de l’industrie?

L’école doit-elle répondre aux attentes de l’industrie?

 

Représentant du SEJB dans le groupe de suivi du projet Education et technique, Hans Bexkens y a vécu une première réunion particulièrement dense. Porté conjointement par les directions cantonales de l’instruction publique et de l’économie, ce projet vise à éveiller l’intérêt pour les métiers techniques, répondant en cela à une demande pressante de l’industrie. Lancé en début d’année, il doit déboucher fin 2015 sur la publication d’un rapport; entre-temps, il aura mis en place diverses mesures et autres partenariats entre école et secteur privé technique. Durant la première séance de travail, le chef de l’office de l’enseignement du secondaire II et de la formation professionnelle a longuement présenté les objectifs visés ou potentiels, tous nés des doléances présentées par l’industrie. Une industrie qui déplore une pénurie déjà importante de spécialistes en professions STIM (l’acronyme francophone pour Sciences expérimentales, technique, informatique et mathématiques).

Dans ces secteurs, contrairement à tous les autres, les places d’apprentissages sont plus nombreuses que les jeunes intéressés. Le DIP estime que l’école doit contribuer activement à résoudre ce qui constitue déjà un réel problème pour l’industrie helvétique. Et parmi les actions qu’elle prône, la plupart s’adresseront en priorité aux femmes: sur les 20 000 places d’apprentissage proposées annuellement dans les métiers techniques, un millier à peine est occupé par des jeunes femmes! Le projet a l’ambition de cerner les raisons exactes de cette disproportion, pour la combattre efficacement. Parmi les objectifs déjà clairement définis, les réflexions porteront sur les mesures concrètes pour accroître l’intérêt envers les domaines techniques, à la fois des jeunes, des parents et des enseignants. On cherchera parallèlement à trouver des moyens d’inciter les jeunes, et en particulier les jeunes femmes, à pénétrer dans les entreprises, à les connaître. Dans ce sens, le projet prévoit la mise en place de partenariats, dont la forme demeure à définir, entre l’école obligatoire et les entreprises. Parallèlement, le projet se concentrera sur la formation des enseignants, qu’elle soit de base ou continue. La DIP souhaite les sensibiliser aux domaines techniques, éveiller leur intérêt pour les branches y relatives et les soutenir dans leur approche.

Tôt, très tôt...

Ayant pu vérifier que le choix d’une filière technique intervient très tôt, les initiateurs du projet entendent agir au niveau de l’école obligatoire, où ils souhaitent prioritairement renforcer les outils existants, notamment en partenariat avec SWiSE (Swiss Science Education). Cette plateforme, créée par plusieurs institutions de formation alémaniques, a pour but de familiariser enfants et adolescents avec les sciences et les techniques, afin de les pousser à y entrer professionnellement. Les enseignants seront conviés à des journées de formation SWiSE et l’on envisage même de créer pour eux des stages en entreprises. Bernhard Pulver l’a souligné, il ne s’agira pas forcément d’introduire de nouvelles branches ou de renforcer les branches spécifiquement techniques ou scientifiques, mais également de chercher les côtés techniques et les sciences exactes qui se camouflent dans d’autres branches. On pense en particulier à l’histoire ou à la géographie.

Le SEJB très tiède

Le projet n’enthousiasme nullement Peter Gasser, coprésident du SEJB. A son sens, et à celui du syndicat en général d’ailleurs, l’école n’a pas à se soumettre aux exigences de l’industrie, à se plier en quatre pour satisfaire les voeux du secteur privé. «C’est aux entreprises, et à elles seules, de mettre en oeuvre des programmes pour attirer des apprenants. L’école obligatoire doit absolument demeurer générale.» Cette réticence, face à certains aspects du projet Education et technique, le syndicat la nourrit notamment d’une situation pour le moins paradoxale, souligne Peter Gasser: «Les secteurs qui viennent se plaindre auprès de l’école sont ceux justement où le manque d’enseignants se fait le plus sentir déjà! En informatique, par exemple, on ne s’étonne pas que les professionnels se tournent vers le privé plutôt que vers l’enseignement... »

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