Edgar Morin. (2014). Enseigner à vivre. Manifeste pour changer l’éducation. Ed. Acte Sud/Play Bac.

L’école, aujourd’hui et surtout pour l’adolescence, n’apporte pas le viatique «bien-faisant» pour l’aventure de vie de chacun. Elle n’apporte pas les défenses pour affronter les incertitudes de l’existence. Elle n’apporte pas les moyens qui permettent de se connaître et de comprendre autrui. Elle n’apporte pas la préoccupation, l’interrogation, la réflexion sur la bonne vie ou le bien vivre. Elle n’enseigne ainsi que très lacunairement à vivre, défaillante en cela à ce qui devrait être sa mission essentielle. L’école, pour Edgard Morin, doit enseigner la compréhension, la bienveillance, la reconnaissance pour un «mieux vivre» la relation et combattre ainsi le plus atroce qu’un être humain puisse faire à un autre: l’humiliation. Sommes-nous prêts à travailler à ce projet qui n’est ni réforme à entreprendre, ni révolution à mener, mais métamorphose de la société à enclencher dans nos classes?    

Jean Houssaye. (2014). Le triangle pédagogique. Les différentes facettes de la pédagogie. ESF.

Le «triangle pédagogique» de Jean Houssaye qui relie le professeur, le savoir et l’élève, est devenu un classique, notamment dans les lieux de formation. C’est un modèle très pertinent pour comprendre le fonctionnement de la situation éducative. L’ouvrage de base édité en 1982 est aujourd’hui épuisé. L’éditeur ESF ressort ainsi avec raison une version succincte du fameux triangle, sortie en 1993 dans un de ses livres, et la fait suivre d’un ensemble de textes, parus dans des ouvrages divers, mais essentiels parce qu’autour de la pédagogie. Ces textes sélectionnés et regroupés parviennent à définir l’indéfinissable pédagogie. Nul autre auteur ne l’a fait mieux que ce chercheur. Un ouvrage à lire pour ne point oublier le fameux triangle, mais dont l’unité, le sens et la pertinence tiennent à cette centration sur la pédagogie et sur le pédagogue vu comme un praticien-théoricien de l’action éducative. 

Marie Anaut (2014). L’humour entre le rire et les larmes. Traumatismes et résilience. Ed. Odile Jacob.

L’auteure, psychologue clinicienne, aborde ici les différentes facettes de l’humour à partir de nombreux exemples. Elle montre son importance psychologique et relationnelle, son rôle déterminant dans la mise en place d’un système de protection chez les individus qui ont souffert et qui grâce à l’humour ont survécu dans des situations extrêmes. Marie Arnaut l’explore plus particulièrement dans l’émergence du processus de résilience, en analysant les multiples dimensions de ce rempart contre la désorganisation psychique. Car si l’humour, cet insolent, peut être vecteur de cohésion sociale, il nous permet souvent de mettre à distance une situation désagréable, une injustice, une humiliation. Il surgit parfois au coeur de la tragédie, pour soulager des tensions insupportables, voire pour nous permettre de tolérer l’intolérable. Un livre qui peut changer notre regard sur l’enfant clown. 

Patrice Romain (2014). Journal de bord d’un directeur d’école. Ed. J’ai lu.

L’auteur du best seller Mots d’excuse nous entraîne ici dans le quotidien d’une école primaire, avec ses moments de joie, d’émotion ou de colère, ses sentiments d’impuissance ou de révolte, ses fous rires, ses tragédies. Les courts témoignages sont présentés pour faire découvrir aux parents l’envers du décor, une fois la porte de la classe refermée. Avec humour et tendresse, ce sont les relations entre tous les acteurs de l’école – élèves, enseignants, remplaçants, parents, directeurs d’école – que ces portraits décrivent. Dans des moments souvent types de la vie scolaire: le dernier jour de l’année, la rentrée des classes, la préparation du camp, la rencontre avec les parents, la surveillance de la récré. Dans l’école non pas d’hier, mais d’aujourd’hui. Non pas rêvée, mais implantée. Et surtout dans l’école de cet auteur qui a enseigné durant vingt ans, dont quinze ans en tant que directeur d’école.