«Que fait concrètement le chercheur pour l’enseignant ? Et l’enseignant pour le chercheur ? Quels ponts manquent-ils actuellement pour renforcer un lien encore fragile mais combien indispensable entre ces deux domaines?» C’est avec le projet de répondre à ces questions que deux enseignants spécialisés de formation, aujourd’hui formateurs, ont proposé à l’Educateur le dossier du présent numéro: «En ces temps de réformes où les prescriptions de la recherche soutiennent les récentes injonctions politico-légales, nous postulons que ces professions fondamentalement complémentaires devraient repenser leurs rôles et missions communes.»

Enseignants et chercheurs interrogés pour ce dossier (p. 2) confirment ainsi que ces «deux univers inséparables et indispensables à la pédagogie» auraient tout à gagner si les collaborations interdisciplinaires se multipliaient. Collaborations à encourager dès la formation initiale (p. 5): tôt sensibilisés à l’importance de la recherche en éducation, les pédagogues seront d’autant plus portés à y participer et à en utiliser les résultats. C’est que, «chercheur ancré dans le concret» (p. 7), l’enseignant observe, s’adapte, expérimente, évalue; à la recherche, il apporte le regard et l’expertise essentiels du terrain. Pour exemple dans ce dossier, les projets communs – et tout le bénéfice qui en a découlé – d’une enseignante et d’une chercheuse, qui se perçoivent «chacune à la fois comme enseignante et chercheuse, en alternance ou de façon simultanée» (p. 8).

La recherche, de son côté, pour mener ses résultats jusque dans les classes, doit trouver les bons chemins (p. 11): savoir transmettre s’apprend! L’enseignement basé sur les preuves (EFP, p. 14), entre autres, offre des pistes au chercheur pour soutenir «l’enseignant dans un pratique réflexive étayée».

Bonne lecture.