Chômage à la rentrée
«Résiliation des rapports de service.» «Madame, nous vous adressons en annexe la décision du Chef du Département (...) concernant l’objet cité en titre.» «En vous souhaitant bonne réception de ce document, nous vous présentons, Madame, nos salutations cordiales.» Deux phrases, un message sec et sonnant: vous êtes virée à la rentrée... Mais consolez-vous, vous avez les salutations cordiales du chef de service!
La copie de cette lettre de licenciement a été pêchée sur le site d’une de nos associations cantonales. Son contenu décrit la qualité des rapports de service. Vous vous êtes investie dans votre travail, vous n’avez rien à vous reprocher, vous donnez satisfaction, seulement voilà, il y a des restrictions budgétaires et on ferme des classes. C’est tombé sur vous... Vous vouliez des remerciements? Et puis quoi encore? Vous avez déjà des salutations cordiales!
Le fait que la Banque nationale ne verse pas cette année de dividendes aux cantons, pour la première fois depuis 1907, le fait qu’une tendance à alléger la pression fiscale ait été suivie ces dernières années, par exemple, conduisent la plupart des cantons à voir rougir leurs finances. A quoi s’ajoutent des lois sévères sur le frein à l’endettement... Alors on prend des mesures, on joue le bras de fer ou la concertation, c’est selon. Mais presque partout, l’enseignement, qui est un investissement à long terme et douteux pour le député lambda, se retrouve en première ligne des coupes, souvent en dépit des déclarations d’intentions manifestes du ou de la chef du département, la main sur le coeur.
La situation financière est saine, voire très saine dans l’ensemble de la Suisse. Un simple coup d’oeil par-dessus nos frontières vers n’importe quel point cardinal suffira à nous en convaincre. Pourtant l’obsession de l’équilibre budgétaire l’emporte et les coupes sont d’autant plus efficaces qu’elles ne rencontrent pas beaucoup de résistances. Jusqu’où peut supporter l’école? Jusqu’où peut-elle saigner? Sans doute encore beaucoup et longtemps, puisque, quelles que soient les mesures, la conscience professionnelle des enseignants va jouer les tampons.
Nos syndicats se mobilisent, il faut accompagner massivement leur mouvement. Il s’agit de dégâts sur l’emploi, il s’agit de l’avenir de l’école. Nos collègues licencié-e-s et nos élèves méritent que nous agissions, tout de suite!
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