L’automne commence en juin, titrait la dernière lettre d’info du CARTEL. En effet, les signes avant-coureurs du budget ne sont pas bons. Dans un contexte économique tendu, avec des hausses d’effectifs prévues particulièrement au primaire, la mobilisation est attendue dès la rentrée scolaire. 

Les premières esquisses du budget laissent entrevoir un déficit important. Or, le parlement genevois s’impose de voter des budgets à l’équilibre. Le déficit du budget 2016 va donc devoir être résorbé. Comme les hausses d’impôts semblent impossibles à Genève, l’Etat risque de sabrer dans les salaires, les conditions de travail et les prestations aux usagers. Trois bonnes raisons de ne pas rester les bras croisés, sans réagir! Comment cela va-t-il se concrétiser pour l’enseignement primaire? Formation continue en dehors des heures d’enseignement? Passage à trente périodes d’enseignement par semaine pour tous? Augmentation du nombre d’élèves par classe (mille élèves de plus sont attendus d’ici la rentrée 2018)? Réponse peut-être au moment de la présentation du budget en septembre. Les politiciens essayent de nous convaincre que certaines mesures seraient supportables et qu’en les acceptant, on pourrait obtenir des contreparties importantes. Par exemple, pourquoi ne pas accepter d’enseigner trente périodes par semaine, si ça permet de dégager des postes pour de l’aide aux élèves en difficulté? D’une part, les contreparties ne sont de loin pas garanties; d’autre part, les moyens ont tellement diminué que le moindre effort supplémentaire est insupportable pour l’école primaire. De plus, de lourds projets nous attendent et aucune force supplémentaire n’est dégagée pour les réaliser! On pense évidemment à l’école inclusive, pour laquelle sept postes d’assistants à l’intégration scolaire ont été demandés au parlement et refusés dans la foulée! Ce n’était pourtant pas une demande exagérée, ni en nombre de postes, ni en moyens financiers. Signe que l’on ne peut rien attendre de plus et qu’il nous faut au moins sauver ce qu’on a! Pour ce faire, la SPG a renforcé les liens avec ses partenaires. Outre une présence forte dans toutes les instances du CARTEL, nous avons eu plusieurs séances avec les parents (le GAPP) et les directeurs (l’AGDEP) pour nous mettre d’accord sur une plateforme défendant une école de qualité. Nous avons rencontré la faîtière des associations de parents de personnes handicapées (la FéGAPH) pour discuter de revendications pour l’école inclusive à l’intention de la magistrate. Tous ces contacts vont se poursuivre à la rentrée, parce qu’il est important maintenant d’agir en force avec les usagers! Nous avons sans doute trop négligé la recherche de l’appui des parents notamment; certains dossiers nous ont opposés et continueront de le faire, ce n’est pas l’essentiel. Notre démarche actuelle vise à défendre ce qui nous rassemble. Si nous le faisons entre les comités faîtiers, il serait souhaitable que les équipes fassent des approches auprès des APE pour échanger sur les restrictions menaçant l’école, y compris au niveau local, et sur les moyens à allouer d’urgence à une école primaire exsangue. Nous avons connu la canicule au mois de juillet, l’automne risque bien d’être aussi chaud!