«N’attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites. Décide de vouloir ce qui arrive... et tu seras heureux.» Epictète. Au terme d’une année 2013 particulièrement riche en événements, de quoi sera fait 2014? Entre souhaits, décisions, prises de position fermes ou rêves… est-ce que chacun y trouvera son compte?

Les magasins ont sorti leurs plus belles parures, leurs nouvelles collections, leurs nouveaux prix et tentent de nous faire entrer dans la féerie des Fêtes. Dans les administrations ou les entreprises, on parle bilan, on réunit des colloques pour affiner de nouvelles stratégies, on organise de grands raouts permettant de s’autocongratuler, de s’auto-flageller et de tirer des statistiques de données qui ne seront jamais fiables mais qui permettront de donner les nouvelles orientations. Les budgets, alignements de chiffres dont les recettes sont minimisées et bien sûr les dépenses exagérées, obligent à prendre des décisions draconiennes et coupent court à toutes améliorations des conditions de travail ou salariales.

La SPFF tire aussi un bilan de cette année 2013 chahutée et se projette dans l’avenir non sans tirer les leçons du passé et surtout en voulant être encore plus forte, encore plus présente, voire plus agressive parfois. Ce n’est pas que la vision consensuelle et l’esprit constructif qui aminent notre action doivent être abandonnés, mais jusqu’où allons-nous pouvoir tenir, quand le fil vat- il casser?

Faut-il être dupes pour ne pas rappeler que les mesures d’économies qui toucheront l’ensemble du personnel de l’Etat sont exagérées? Mais une contribution de soutien ne vaut-elle pas mieux qu’une baisse linéaire et durable des salaires? Un palier perdu sur trois ans au lieu de deux, n’est-ce pas un gain? L’engagement de M. Godel, notre grand argentier, pris lors de l’AD de la FEDE*, de faire le maximum pour nous rembourser est-il une parole en l’air? Oui, on aurait pu faire mieux, peut-être… Mais n’attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites.

Du côté de l’enseignement spécialisé, il faut être naïf pour croire que la situation va se débloquer. Quel avenir pour les enfants en difficulté qui ont besoin de soutien, ordinaire ou renforcé? Quelle potion magique permettra aux enseignants de lester leur agenda des multiples rencontres de réseaux qui surchargent et qui souvent ont une utilité discutable? De toute façon, on intégrera, la cellule d’évaluation distribuera le pécule de mesures à sa disposition, jamais assez, jamais là où il en faudrait plus. Le statu quo actuel devient intenable, inégal et insuffisant. A quand une évolution des projets? Mais n’attends pas que les événements arrivent comme tu le souhaites.

Et toutes ces demandes de soutien exprimées tout au long de l’année… Contrat de travail à revoir, congé sabbatique non accordé, ouverture de classe refusée, problèmes relationnels avec la hiérarchie ou quelques petits chefs, pléthore de rencontres, de formations, de qualification à obtenir, de paperasse à remplir, distribuer ou transmettre… Réponses, écoute et conseils animent le quotidien de notre association. Sans parler de la vigilance dont il faut parfois faire preuve lors des groupes de travail auxquels nous participons afin de contrecarrer certains plans utopiques. Et toujours sans attendre que les événements arrivent comme tu le souhaites.

Et si l’on décidait maintenant de vouloir ce qui arrive. 2014, c’est par là. Les mesures d’économies touchant le personnel enseignant sont abandonnées, les effectifs n’augmentent pas car toutes les classes sont ouvertes, tous les enfants bénéficient de soutien et de mesures d’aides personnalisées en cas de difficulté, nos attentes et demandes reçoivent un accueil favorable de la part de nos autorités, le libre choix de notre taux d’activité est garanti, les remplacements se passent à merveille, les contraintes administratives sont réduites et on reconnaît nos talents de professionnels sans être toujours à l’affût du moindre manquement, d’un journal de classe incomplet, d’un niveau de langue peu convaincant, d’une planification certes géniale mais dans laquelle il manque quelques déclinaisons indispensables du PER avec des conséquences indescriptibles… «I have a dream», a-t-il dit…

Belles Fêtes et belle année 2014!

*Fédération des associations du personnel du service public du canton de Fribourg.