Mal conseillés!

Mal conseillés!

Nous évoquions dans le dernier numéro l’engagement prévu de conseillers personnels pour les membres du Gouvernement jurassien. Nous en parlions «sans polémique, pour l’heure». Depuis, le sujet a été abordé en bien des lieux et permet de développer une position claire pour 2019, et les années qui suivent. 

Hormis l’un des deux Appenzell, le Jura est le dernier canton qui n’autorise pas les membres du Conseil d’État, les ministres dans notre canton, à se doter de conseillers personnels. L’augmentation incessante des dossiers qui se complexifient aussi justifie que l’on envisage de remédier à cette lacune dans notre canton. Mais le Gouvernement s’y prend-il de la bonne manière? 

Du côté de la Coordination des syndicats de la fonction publique (CDS), on manifeste un certain étonnement couplé à une grande inquiétude. D’abord, on ne comprend pas que lors de la rencontre sur les sacrifices de la fonction publique, incontournables selon le Gouvernement pour 2019, la création de ces nouveaux postes n’ait pas été abordée. L’entrée en matière des syndicats n’aurait sans doute pas été si automatique. 

D’où l’inquiétude qui en découle, la recherche d’économies étant une obsession jurassienne depuis la Table ronde et son enfant OPTIMA, des compensations seront-elles cherchées dans l’administration pour créer ces postes très personnels? Le commentaire qui apparaît dans la présentation du budget laisse redouter que oui: «À noter que ces charges supplémentaires seront compensées sur l’ensemble des départements par des économies déjà réalisées ou devant encore être identifiées.» 

Cet élément est inacceptable. Il n’est pas question que l’on améliore le confort des ministres en péjorant la situation dans certains services, déjà sous-dotés en personnel, réalité qui se vérifie partout désormais. 

Avant d’inscrire une nouvelle dépense pour l’engagement de ce personnel particulier dans le budget 2019, il est nécessaire d’en définir clairement le profil et le statut. Selon les premiers éléments connus, un conseiller de ministre est engagé par l’un d’eux et perd son emploi si son patron n’est pas réélu. 

Pour le salaire, 360’500 francs pour cinq conseillers sur cinq mois en 2019, c’est clairement l’octroi du salaire le plus élevé de la fonction publique qui est prévu. Si l’on prend en compte ces deux aspects, on arrive à la conclusion évidente que la création de ces postes ne doit pas survenir avant la prochaine législature, au 1er janvier 2021. Les conseillers qui seront engagés au 1er août 2018 ne voudront pas perdre leur emploi dix-sept mois plus tard si leur chef n’est pas réélu. Ils vont donc devenir de fait surtout des responsables de campagne électorale pour leur ministre préféré. Ce risque existe de toute manière même sur une législature complète, mais il est trop évident et trop important pour la fin de la présente législature. Il faut donc y renoncer dans l’immédiat. 

En résumé, ce dossier doit d’abord être traité sur le principe par le Parlement avec l’adoption d’un statut clair pour cette nouvelle fonction. Ensuite, cela ne peut en aucun cas être introduit avant 2021, pour la prochaine législature. Enfin, il doit s’agir de la création de nouveaux postes, non compensés par des suppressions dans l’effectif ordinaire de la fonction publique. 

L’économie de 360’500 francs réalisée en 2019 peut être utilisée pour accorder le renchérissement aux employés de l’État. Cela devient possible sans contrevenir au frein à l’endettement. 

Le Gouvernement aurait dû choisir ce processus plutôt que de forcer le passage dans le budget. Il a manifestement été mal inspiré ou mal… conseillé en l’espèce.

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