Décembre 2015, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié dans PISA à la loupe, une étude sur les profils académiques des élèves espérant devenir enseignants. Eclairages sur cette recherche qui confirme à nouveau l’importance d’investir dans cette profession.

«Les systèmes d’éducation doivent renforcer leur compétitivité pour le recrutement – et le maintien dans la profession – d’enseignants compétents et motivés. Des avantages extrinsèques, tels que le salaire et les émoluments, peuvent certes s’avérer d’utiles adjuvants, mais les pays doivent également s’attacher à promouvoir la valeur intrinsèque de l’enseignement en donnant davantage d’autonomie aux enseignants dans leur travail et en améliorant le statut social de cette profession.» Les conclusions du PISA à la loupe remettent à nouveau l’église au milieu du village. On pourrait s’arrêter là, car tout est dit. Presque tout, car il convient de mentionner également plusieurs éléments de cet article qui méritent l’attention des responsables de la formation, tant au niveau local, cantonal que fédéral. En premier lieu, il est important de rappeler que la qualité des enseignants a une incidence plus importante que tout autre facteur scolaire pour prévoir la réussite des élèves. L’article évoque que de nombreux pays ont tenté de trouver des solutions pour attirer les meilleurs candidats à suivre la formation d’enseignant, leur apprendre leur métier et les maintenir dans cette profession. Oui, les maintenir, car des statistiques de l’OFS (2014) relèvent que «(…) quelque 49% des nouveaux enseignants pourraient quitter temporairement ou définitivement l’enseignement dans les cinq ans suivant leur engagement». Il y a donc du travail pour que ces jeunes collègues restent attachés à cette profession. L’OCDE relève également que seuls 3% des garçons de 15 ans espèrent exercer cette profession, contre 6% des filles du même âge. Rien de surprenant lorsqu’on sait que deux tiers des enseignants et du personnel académique à tous les niveaux d’enseignement sont des femmes. De plus, l’organisation souligne que pour la plupart des élèves l’enseignement n’est pas un choix de carrière très attrayant. Par ailleurs, PISA à la loupe parachève son étude en indiquant que le niveau de salaire influe sur la décision des élèves de devenir enseignants. Que retenir de cette étude pour notre canton ou pour la Romandie? Même si cette recherche ne traite pas que du canton de Vaud, plusieurs enseignements essentiels sont à tirer. Outre les avantages extrinsèques (salaires, conditions de travail) relevés comme étant primordiaux pour attirer des jeunes vers cette magnifique profession, des éléments intrinsèques tels que l’autonomie donnée aux enseignants dans leur travail sont des paramètres qui doivent absolument être pris en compte par les autorités afin d’améliorer la qualité de notre école. Dans ces conditions, la SPV soutient le discours d’une institution proche des milieux économiques qui invite les politiques à investir dans la formation des enseignants et qui appelle à une liberté d’action et d’autonomie dans l’activité quotidienne des enseignants.