Les inégalités n’épargnent pas les enseignantes!

Les inégalités n’épargnent pas les enseignantes!

La loi sur l’égalité est entrée en vigueur il y a plus de vingt-quatre a ns. Malgré cela, l’Office fédéral de la statistique (OFS) constate toujours des différences salariales al lant de 11 à 18% selon les secteurs. Pourtant, la majorité des entreprises prétend respecter l’égalité entr e hommes et femmes.

De fait, la discrimination salariale n’est pas toujours apparente. La raison en est, entre autres, le temps partiel, très utile, mais pénalisant pour celles et ceux qui souhaitent consacrer du temps à leur famille. En effet, le travail à temps partiel réduit l’accès à des formations conçues pour des employé·e·s à l’œuvre à temps complet. Et, par conséquent, les postes à responsabilité étant logiquement proposés à ceux qui y ont participé, ils sont actuellement occupés à 70% par des hommes. De plus, les secteurs majoritairement féminins comme la vente ou la restauration sont, comme par hasard, les plus mal rémunérés. Les femmes ne sont pas seules à en faire les frais, mais aussi leur famille. Et cela les poursuit jusque dans leurs conditions de retraite plus difficiles découlant d’une vie entière de salaire inférieur. 

Et dans l’enseignement? Il ne peut y avoir d’inégalité salariale dans un système comme celui pratiqué pour les enseignant·e·s dans le canton de Neuchâtel où seules les années de service et la formation de base déterminent le salaire. Contrairement au reste de la fonction publique, la valorisation de l’expérience professionnelle ou des compétences personnelles est impossible. L’inégalité salariale ne devrait donc pas nous concerner. Et pourtant… 

Faites l’essai avec «Salarium», un calculateur statistique des salaires mis à disposition par l’OFS. Pour la fonction d’enseignant·e, on observe une différence salariale de près de 500 francs mensuels. Comment est-ce possible? La réponse est simple: le système ne fait pas la différence entre les degrés d’enseignement. Et je ne vous révèle rien en affirmant que plus on monte dans les degrés, plus les salaires augmentent et... plus la profession se masculinise. La faute des femmes me direz-vous? Non, la faute du système qui valorise fortement la formation scientifique de l’enseignant. Pourtant, chacun·e connait l’importance des premières années d’enseignement: si les problèmes y sont détectés et traités, l’enfant pourra construire ses connaissances et réussir dans sa scolarité. Les enseignant·e·s des petits degrés sont donc essentiel·le·s dans un bon système scolaire. Une meilleure reconnaissance salariale de leurs compétences semble donc logique. 

Mais ce ne sont que des «petites maitresses», un métier presque exclusivement féminin, un de plus qui ne mérite pas d’attention particulière, puisqu’on suppose qu’il ne s’agit que de mettre du beurre dans les épinards. Et ce mauvais pli originel gangrène de plus en plus les conditions salariales des cycles suivants. Les hommes boudent ainsi les premiers degrés non pas par manque d’intérêt, mais parce que leurs salaires ne permettent pas de vivre dans le confort qu’on peut raisonnablement attendre d’une formation supérieure.

Navrée, mais l’inégalité salariale existe bien aussi dans l’enseignement.

Alors, rendez-vous le 14 juin pour que ça change! •

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