Le 11 septembre 2015 s’est tenue à Vuadens l’assemblée annuelle des délégué-e-s de la SPFF. Le «parler-vrai» et une très grande émotion ont prédominé dans une rencontre forte lors de laquelle beaucoup de choses ont été dites, lors de laquelle la situation des enseignant-e-s et de l’école fribourgeoise a été évoquée sans ambages ni concessions.

Depuis quelques mois, depuis quelques années, un malaise général gangrène la sérénité de toute une profession. La situation dans les classes se tend et est de plus en plus difficile. Les multiples appels envers notre Direction n’ont pas eu tous les effets escomptés. Les réponses ne sont pas encore à la hauteur du partenariat et de la collaboration que nous devons co-construire et consolider en ces temps difficiles. L’engagement de la SPFF envers ses membres, et en particulier pour une école fribourgeoise permettant d’offrir à tous les élèves des conditions optimales d’apprentissage, ne se résume pas à des plaintes. Factuels, nous tentons de décrire un tableau objectif de la situation afin qu’elle évolue. Nous sommes d’accord, les défis sont grands, mais la vie dans une classe est tellement différente de l’idéal prôné en haut lieu. La dissolution de l’information et les applications sur le terrain d’aspects particuliers entrainent des dérives ou des effets collatéraux imprévus. Mais tout espoir n’est pas perdu et des portes s’entrouvrent vers un consensus et une reconnaissance des problèmes.

Que pouvons-nous attendre maintenant que les éléments ont été mis sur la table? Quelles seront les réponses apportées à notre cri du cœur? Comment parler de la même chose, tirer à la même corde sans entrer dans une bataille des mots, des écrits ou des actions entreprises? Personne n’a de recette miracle, mais autant la Direction que la SPFF ont tout intérêt à ce que la situation s’améliore. Pas parce que chacun doit gagner une partie et compter les points, pas parce que les bilans respectifs sont à opposer. Mais parce que nos élèves ont besoin d’enseignant- e-s qui se sentent bien, tout simplement.

Quelques exemples. Les discussions sur les mesures d’économies continuent et le dossier semble évoluer positivement. Des résultats sont attendus prochainement et les positions doivent pouvoir se rapprocher pour déboucher sur un accord viable. Suite à la mise en consultation du règlement d’application de la nouvelle loi scolaire, il faudra prendre en compte nos remarques, supprimer ou modifier quelques dispositions et ouvrir le débat. La situation actuelle de la prise en charge des élèves en difficulté se complexifie. Des évolutions sont attendues. Le manque de coordination et la «navigation à vue» actuelle ne sont pas pour nous rassurer.

Les mauvais plis pris aujourd’hui pourront-ils être corrigés à temps? Les changements de paradigmes imposés nous mènent dans le mur et ce n’est pas aux enseignants uniquement de faire preuve d’inventivité et de solidarité en bricolant des organisations (suppression des alternances – prise en charge de classes par l’enseignante AC seule…). Des moyens adéquats doivent suivre une organisation unique à planifier sur le long terme.

Il est bon de «cracher le morceau» et de briser les non-dits, sous quelque forme que ce soit. Il est surtout maintenant important de pouvoir construire sur un moment référence, dans le respect mutuel, en restant vigilant et ferme, mais ouvert.