Le PER n’est pas assez exigeant!?

Le PER n’est pas assez exigeant!?

La plupart des innovations ont la vie dure et font face à l’obscurantisme… Cette phrase – qui aurait pu être tirée d’un répertoire de citations – me permet de mettre en évidence un échange auquel j’ai participé voilà quelques semaines. Sans vous faire languir inutilement, je vous expose le sujet de la conversation: le niveau du plan d’études!

 

Lors d’une rencontre d’un groupe de travail, un des intervenant·es a pris la parole et a questionné l’assemblée au sujet d’une remarque parvenue à ses oreilles. Une connaissance l’aurait interpellé et lui aurait affirmé que le Plan d’études romand ne préparait absolument plus les élèves pour le collège (lycée) et qu’il était grand temps de faire quelque chose pour remédier à cette problématique. Tout mettre au feu avec quelques enseignant·es au milieu n’aurait pas dérangé cette personne. Nous n’avons pas vraiment pris le temps de discuter de ce thème, mais pour ma part, cela m’a fait quelque peu réagir. L’impression d’un certain déjà vu, d’un retour en arrière d’une législature avec son lot d’obscurantisme avait soudain refait surface.

Je vous avoue ma surprise, mais également celle des professionnel·les de l’éducation présent·es dans la salle. Sans être un parfait expert de tous les domaines ni de toutes les particularités de chacun des domaines du PER, je ne parviens pas à comprendre que l’on puisse affirmer ce genre de propos… ou plutôt si, je le comprends très bien. Permettez-moi de m’expliquer.

Pour de nombreuses personnes, il n’existe pas de multiples manières de se préparer à des études supérieures. Nombreux et nombreuses sont ceux et celles qui ont été bercé·es au rythme de la répétition, du bachotage et de l’apprentissage très fastidieux de listes aussi longues qu’inopérantes et qui considèrent ces méthodes comme sacrosaintes. S’il est évident que la préparation pour les études au secondaire II ne peut s’imaginer sans un minimum d’apprentissage et un socle solide de compétences de bases, ces dernières ne sont pas ou plutôt ne sont plus forcément les seuls fondamentaux nécessaires. Il su¬t pour vérifier ce dernier propos d’imaginer le genre d’élèves que nous souhaitons former! D’un côté, nous pourrions former des élèves capables d’ingurgiter une quantité importante d’informations, de connaissances, de règles et listes en tout genre pour les préparer à une formation exigeante d’un point de vue de l’apprentissage et d’un autre, nous pourrions amener les élèves à davantage d’esprit critique, à la capacité de repérer l’information pertinente, à analyser des données, à formuler des hypothèses… je continue? Inutile, vous en conviendrez! Est-ce que le plan d’études actuel est parfait? Chacun conviendra que cela n’est pas le cas. C’est notamment pour cette raison qu’il est évolutif. Le numérique en est un parfait exemple. Mais malgré cette imperfection, il faut bien avouer qu’il permet d’entrer dans une école plus moderne et un enseignement plus dynamique et plus intéressant à condition de se plonger quelque peu dans ses méandres.

Il n’est pas surprenant d’être confronté·e à la défiance vis-à-vis du PER. Ce dernier est certes exigeant et même, parfois, un brin utopique. Pour certain·es élèves, les différentes démarches réflexives ou analytiques sont peut-être compliquées, mais si nous ne nous fixons pas des objectifs élevés, alors à quoi bon entrer en salle de classe? Pour moi, il est évident que le Plan d’études romand, en misant sur des élèves capables de réfléchir par eux-mêmes, les prépare très bien pour les défis des écoles supérieures.

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