L’extraordinaire défi de l’école ordinaire

L’extraordinaire défi de l’école ordinaire

Elisabeth Baume-Schneider quitte à la fin de cette année le gouvernement jurassien après trois mandats à la tête du Département de la formation, de la culture et des sports. Elle a demandé à pouvoir saluer en ces pages, avant son départ, les enseignantes et les enseignants jurassiens.

Les années passées à la tête du Département de la formation, de la culture et des sports m’ont amenée à développer une relation affective avec l’Ecole jurassienne. J’y suis attachée et j’observe et regrette que les enseignant-e-s ont de plus en plus souvent à se justifier plutôt que d’avoir la possibilité et la légitimité de s’exprimer sereinement. M’inspirant de la déclaration de janvier 2003 de la CIIP, j’ai la conviction que l’Ecole publique doit incarner des valeurs humanistes dans sa mission globale de formation. Dans un environnement propice à l’instruction, et à l’éducation et tout au long de son parcours scolaire, chaque élève doit être en mesure de progresser, de faire face à ses fragilités et de développer ses qualités. En treize ans, l’école a changé parce que la société a changé. Désormais chaque parti politique inscrit dans son programme sa vision d’un système scolaire performant. Les arguments les plus divers sont évoqués, avec souvent une vision nostalgique et idéalisée de l’école de nos parents. De leur côté, les milieux économiques livrent volontiers une série de critiques récurrentes, tandis que le programme PISA observe et classe tous les trois ans en alignant les références scientifiques. Certains parents doutent, questionnent, critiquent, s’invitent à l’école, parfois même dans la classe. Nous avons toutes et tous une expérience personnelle avec l’école et très vite, nous avons le sentiment d’être experts en la matière… Et pourtant, l’école évolue. Elle demeure ce formidable lieu de transmission des savoirs et des valeurs, cet espace de vie sociale qui sait encore donner envie aux enfants, aux adolescent-e-s, aux jeunes adultes d’apprendre, d’apprendre à apprendre et de choisir une formation, un métier, un projet de vie. Indépendamment des nécessaires ajustements administratifs visant une harmonisation des statuts et des contrats, je constate que le climat scolaire en général dans le Jura est bon, de même que les résultats pour les élèves. Certes, si tout n’est de loin pas idéal, j’ai partagé avec les enseignant-e-s une responsabilité, celle de ne pas perdre de vue la nécessité de bien transmettre et de bien transmettre à tous les élèves. Il s’agit de la colonne vertébrale de l’école qui doit permettre à chaque enfant de se construire en futur citoyen responsable. Cet objectif nécessite des moyens financiers et s’appuie avant tout sur une relation de confiance entre les autorités, le Service de l’enseignement en particulier, et le monde enseignant. Une récente escapade en Finlande m’a confortée dans cette nécessité de faire confiance aux enseignant-e-s, en leur confiant également une marge d’autonomie. De même, il est nécessaire que le monde enseignant dialogue de manière positive avec le Service de l’enseignement. Tout au long de mon mandat, j’ai ressenti le besoin de reconnaissance du corps enseignant. Le monde politique a le devoir de contribuer à établir et maintenir une relation mutuelle respectueuse entre la population, le personnel de l’Etat et le corps enseignant. Trois mille signes pour un texte ne sauraient suffire pour relater les petits et grands projets menés sur le terrain grâce aux enseignant-e-s. J’ai eu l’occasion, en particulier lors des congrès quinquennaux réunissant des centaines de personnes, de ressentir la force de l’Ecole jurassienne. Le dialogue, les confrontations avec le Syndicat furent sur le moment parfois difficiles, contrariants, mais à chaque fois constructifs! Les années passées au Département n’ont en rien érodé mon respect et ma gratitude à l’égard des enseignant-e-s. Chapeau bas, Mesdames et Messieurs et un si grand MERCI.

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