Ecole inclusive sur le dos des enseignants?

Ecole inclusive sur le dos des enseignants?

Tous les acteurs concernés adhèrent au principe de l’école inclusive. En effet, on ne peut qu’être d’accord avec l’idée que tous les enfants grandissent et apprennent ensemble dans la même école, aient une vie sociale et scolaire avec et comme leurs voisins d’immeuble, quelles que soient leurs différences. Cela dit, il faut pouvoir donner aux professionnels les moyens de le faire dans des conditions raisonnables. 

En conférence de rentrée du département avec les représentants des enseignants, nous avons appris que le dispositif de soutien à l’intégration des élèves atteints de Troubles du spectre autistique (TSA) sera mis en place. Il s’agit de donner de l’information aux titulaires, via des directives et le site Cap-Intégration (qui devient le couteau suisse de l’intégration ou de l’inclusion à Genève), pour que les enseignants sachent comment agir avec ces élèves, à l’image de ce qui s’est déjà fait pour l’accueil des élèves dys.

L’information c’est bien, un meilleur encadrement c’est mieux!

Consultée sur la question, la SPG n’a pas dénié l’importance de l’information pour mieux comprendre des situations pour le moins déroutantes pour les collègues qui ne sont pas des spécialistes de ces comportements. Mais la SPG a aussi demandé que les collègues qui accueillent ces enfants soient mieux accompagnés dans l’effort et la charge supplémentaire que représente un élève à besoins spécifiques dans une classe. Il fut un temps où les effectifs des classes qui intégraient de tels élèves étaient diminués. Heureux temps où les élèves pouvaient profiter d’un autre type d’encadrement!

Malheureusement, dans les années 90, de nombreux postes ont été supprimés au primaire (comme dans d’autres degrés d’enseignement, d’ailleurs!). Si l’on a pu s’en accommoder, on ne peut pas imaginer non plus de toujours en faire plus alors que la barque est déjà plus que pleine! Le concept de l’école inclusive est actuellement en discussion au niveau du Conseil d’Etat, la consultation de tous les milieux concernés va pouvoir démarrer à moyen terme, espérons-le.

En attendant, la SPG continue à dire que la loi sur l’intégration est intéressante, de même que le concept général de l’école inclusive, mais que ce changement ne pourra pas se faire dans de bonnes conditions sans prévoir des forces supplémentaires. Par exemple, intégrer deux élèves parmi les 25 que compte la classe, dans une école hors REP* où les forces d’encadrement de l’école sont en dessous de la moyenne du canton, c’est mission impossible (situation vécue à la rentrée parmi d’autres)!

Au mieux, les élèves ne profitent pas de l’intégration; au pire, ils en souffrent, sans parler des problèmes potentiels avec les autres élèves, les parents mécontents, j’en passe et des meilleures. Le collègue est placé dans une situation ingérable et risque de ne pas tenir le coup. Le projet vise certainement le bien des élèves! Mais ces derniers ne peuvent réaliser leurs apprentissages académiques et relationnels que si l’enseignant est lui aussi dans des conditions de travail qui le motivent à proposer des activités riches et prometteuses d’apprentissages.

Prendre en compte les besoins des adultes, c’est aussi penser au bien des élèves! Ce n’est pas un principe que l’on voit clairement appliqué à l’OMP**, c’est le moins que l’on puisse dire. Et pourtant, ces collègues sont au cœur de la problématique de l’école inclusive. Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet; pour résumer, disons que les changements ont plu sur les structures de l’OMP, sans aucune concertation ni discussion avec les collaborateurs de l’office, mettant ceux-ci à mal dans leur organisation professionnelle et parfois même personnelle. Le malaise est palpable et fait l’objet de négociations au plus haut niveau du département, avec les syndicats et la commission du personnel.

Ce n’est certainement pas en ignorant (méprisant?) les besoins des éducateurs, enseignants et autres collaborateurs impliqués dans cet énorme chantier qu’on va y arriver! C’est au contraire en offrant un soutien concret et réel à un corps enseignant souvent investi et prêt à relever le défi de l’intégration.

L’école inclusive ne se fera pas sans ou contre les acteurs concernés. 

 

*Réseau d'enseignement prioritaire

**Office médico-pédagogique

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