Dix ans de règne, une page se tourne

Dix ans de règne, une page se tourne

Charles Beer s’en va; tant mieux tant pis, c’est selon! Le comité a eu une dernière rencontre avec lui le 10 octobre dernier et, à cette occasion, lui a délivré un bref bilan critique de son action au plus haut niveau de l’Etat. Retour sur quelques batailles épiques et emblématiques de cette dernière décennie, que la SPG a menées parfois avec, parfois contre le magistrat.

Il y a dix ans, nous agissions contre le retour des notes. Le débat qui a enflammé Genève a trouvé son épilogue dans les urnes en 2006. Cette date a marqué le début du durcissement de l’évaluation dont nous avons encore subi des assauts récents à propos de l’évaluation des plus jeunes élèves. Pour tenter de contourner l’initiative de l’ARLE, M. Beer avait proposé un contre-projet visant à introduire une note message, cela en consultation avec la SPG. Le peuple a tranché en faveur des notes sélectives. La SPG fait le constat que le magistrat a accentué le mouvement en respectant la loi au-delà de ce qui était nécessaire, aggravant encore la sélection à l’école primaire. La SPG continuera de lutter pour une évaluation tenant mieux compte de la progression des élèves.

Le conseiller d’Etat est aussi l’artisan de l’introduction du mercredi matin pour répondre aux soi-disant impératifs de l’harmonisation scolaire. Nous en mesurons aujourd’hui pleinement tous les inconvénients dénoncés durant la campagne de votation. Les effets positifs mis en avant par le Département ne sont par contre pas clairement démontrés à cette heure. La SPG s’est positionnée clairement pour que les horaires des élèves tiennent compte de leur âge. Il faut ensuite mettre au compte du ministre sortant l’introduction des directeurs d’établissement, la formalisation des projets d’établissement et des conseils d’établissement. La SPG a finalement accepté ce processus, parce qu’il devait permettre de soutenir le travail enseignant dans les établissements et mobiliser les collègues sur des projets porteurs. Las, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre ce but! La confiance n’est pas de mise, l’institution a mis en place un système de contrôle et de rendre compte par les directeurs beaucoup trop lourd. Les enseignants ont besoin d’air, parce qu’ils sont étouffés par les directives, certains directeurs semblant n’avoir rien d’autre à faire que de vérifier que celles-ci sont suivies à la lettre!

La SPG oeuvrera encore à l’avenir pour que les directeurs deviennent de vrais soutiens hiérarchiques de proximité, pour que les enseignants puissent s’approprier vraiment les projets et pour que les conseils d’établissement prennent leur vraie place, ni espace massivement investi par les parents, ni conseils alibis où rien ne se discute ni se décide. La SPG continuera de militer pour que la confiance s’instaure pour tous dans l’enseignement primaire et que les enseignants aient le temps et l’espace d’exercer pleinement leur professionnalisme. M. Beer a pu maintenir des budgets constants durant ses dix années à la tête du Département. Ce n’est pas un mince exploit. Cela dit, les moyens manquent toujours, surtout du point de vue des postes pour l’encadrement des élèves. Saluons le REP (Réseau d’enseignement prioritaire), qui permet aux enseignants des quartiers sensibles de travailler dans des conditions normales, et aux élèves précarisés de bénéficier de ressources supplémentaires. La SPG s’est battue aux côtés du magistrat pour la formation initiale. Nous avons pu difficilement maintenir quatre ans de formation à l’université.

Toutefois, notre souhait reste une formation initiale au niveau master, nous continuerons à travailler dans ce sens. Et terminons ce bref tour d’horizon par reconnaître que, outre le travail immense accompli par le précédent président de la SPG, la réévaluation de fonction n’aurait pas pu être effective sans l’action de l’élu socialiste qui a su convaincre le Parlement de délier la bourse pour que notre profession soit mieux considérée sur le plan salarial. C’est une juste reconnaissance de l’évolution de la profession et de sa difficulté croissante à faire face aux défis sans cesse renouvelés que la société lui impose.

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