Dialogue de sourds à l’Office médico-pédagogique

Dialogue de sourds à l’Office médico-pédagogique

Le conseiller d’Etat a rencontré les collaboratrices et collaborateurs de l’Office médico-pédagogique (OMP) début septembre. Ce fut l’occasion pour M. Beer de dérouler sa vision politique pour l’OMP. S’il a reconnu certaines tensions perceptibles sur le terrain, il n’a pas éclairé la lanterne des personnes présentes; il ne les a pas vraiment rassurées non plus. Au moment du débat avec la salle, les questions n’ont pas été légion, tant le public est resté perplexe devant la prestation.

Les éléments de son discours étaient connus de toutes les personnes présentes et n’apportaient aucune réponse concrète aux vrais problèmes rencontrés au quotidien. Ainsi, M. Beer a soigneusement évité de répondre au problème lancinant du manque de moyens à l’OMP.

La population dont s’occupe l’OMP est en nette augmentation et les postes ne suivent pas à hauteur de ce qu’il faudrait. Ainsi, le nombre d’enfants fréquentant les consultations a crû de 147% en une vingtaine d’années, alors que, dans le même temps, les postes en personnel soignant n’ont augmenté que de 56%. Et les consultations ne sont pas les seuls endroits où il manque du monde pour réaliser les tâches définies par le département. De plus, les situations des élèves et de leurs familles, dans un contexte genevois où la précarité se renforce malheureusement et où les problématiques sociales se sont très nettement complexifiées, viennent encore amplifier le sentiment du manque de personnel pour faire face aux besoins. La loi sur l’intégration a été votée, le règlement d’application devrait entrer en vigueur très prochainement.

Or, si la SPG peut adhérer au projet dans ses grands principes, elle craint le pire parce que l’école intégrative demande un renforcement de l’encadrement des élèves dans l’enseignement et l’éducation spécialisés comme dans l’enseignement ordinaire, et que rien n’est dit par le département sur le plan financier nécessaire de la réforme. Cela ne laisse rien présager de bon pour l’école inclusive voulue par tous. Pas un mot du conseiller d’Etat sur les collaborations nécessaires entre l’enseignement ordinaire et spécialisé pour une vraie politique d’intégration. Le département reste dans une logique de demander à tous les enseignants ordinaires et spécialisés et éducateurs de contenir des élèves toujours plus difficiles, sans forces supplémentaires, au risque évident d’épuiser tout le monde.

Comme si cela ne suffisait pas, les tracasseries administratives s’accumulent! Le passage de l’enseignement ordinaire à l’enseignement spécialisé et inversement s’est inutilement compliqué. Alors que des collègues souhaiteraient mettre leurs compétences au service de l’intégration, l’enseignement primaire comme l’OMP prennent le risque de se priver de compétences qui pourraient s’avérer être bien utiles pour certains élèves. Les inquiétudes des acteurs sur le terrain sont perceptibles; la fatigue également, due à l’attribution de toujours plus de tâches diverses et complexes, générant toujours plus de lourdeurs administratives pour un rendre compte dont les gens ne perçoivent pas toujours l’utilité, c’est le moins qu’on puisse dire! A ce tableau d’ensemble, il faut encore signaler les ratés informatiques qui font par exemple que les collègues spécialisés ont dû s’inscrire par téléphone et dans l’urgence aux formations continues proposées sur le catalogue en ligne; même problème pour réserver des places pour les classes aux activités du programme «L’Art et les Enfants». Le département ne semble pas être conscient de la gravité de ces problématiques et attribue systématiquement leur existence aux perturbations incontournables vécues par un système en mouvement.

Pour la SPG, il est urgent que le département passe des grands principes généreux, pour lesquels tout le monde peut être d’accord, à la réalisation concrète qui ne se fera pas sans une rallonge financière concrète, et ce, déjà dans le budget 2012 de notre canton!

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