De la revendication à la résistance

De la revendication à la résistance

À la fin de ce mois, le programme syndical qui sera discuté lors du Congrès du 20 septembre sera diffusé sur le site du SEJ. En le préparant, nous constatons que, depuis 2009, l’action syndicale du SEJ est passée de la revendication d’améliorations à la résistance au démantèlement des acquis. 

Àl’origine de ce changement notable d’attitude syndicale se trouve, évidemment, le programme OPTIMA de septembre 2014. Ce programme d’économies concocté par les plus grands partis du Canton, dans le secret absolu sans aucune concertation avec les partenaires sociaux, a été le début des réductions de prestations de l’État à la population, avec à la clé une détérioration marquée du statut des employées et des employés cantonaux. Certes, apparemment, la nouvelle évaluation des fonctions et la création de l’échelle de traitements unifiée ont globalement amélioré le statut salarial. Mais il y a eu d’emblée des exceptions, plus particulièrement en ce qui concerne les enseignant·es dans la formation professionnelle, pour faire court. Un système de formation que l’on vante pourtant en permanence dans les discours de cantine. Et qui ne serait rien sans les formateurs et les formatrices que sont les enseignant·es des différentes divisions du Centre jurassien d'enseignement et de formation (CEJEF). 

D’autres mesures ont touché le statut. Pour les enseignant·es, la reconnaissance de la pénibilité de la profession a été évacuée par OPTIMA avec la suppression d’une leçon de décharge pour raison d’âge entre 50 et 60 ans. Parallèlement, sans que cela soit contestable d’un point de vue légal, un nombre important de classes à l’école obligatoire ont été fermées pour cause d’effectifs insuffisants. Que ce soit dans l’enseignement ou dans l’administration, la tendance est pourtant de toujours exiger davantage de prestations, certaines imposées par des concordats, conventions ou autres dispositions de niveau supérieur. Dans l’école obligatoire, le concept de pédagogie spécialisée aura des répercussions que l’on ne mesure pas encore totalement. Faudra-t-il exiger des formations complémentaires pour les enseignant·es ordinaires afin qu’ils·elles soient en mesure d’accueillir avec compétence les élèves à besoins particuliers, tout en garantissant aux autres élèves de la classe l’enseignement qui leur est dû? Manifestement oui, il faudra des formations complémentaires. Une révision des évaluations des fonctions enseignantes s’imposera alors. L’État sera-t-il disposé à assumer les conséquences financières de ce changement fondamental? Ici, la réponse est moins évidente. 

Les dernières mesures touchant le statut salarial des employé·es jurassien·nes font penser le contraire. Rappelez-vous: une baisse linéaire des salaires de 1,5% en 2017; non-compensation du renchérissement en 2019; augmentations des cotisations à la Caisse de pensions ou d’APG. Ainsi, depuis 2016, les salaires nets des employé·es de l’État (pour une même classe et une même annuité) ont diminué d’environ 3%. 

Les difficultés financières de l’État jurassien n’annoncent pas d’améliorations de ce côté-là. Pour différents facteurs, il va manquer dans l’immédiat des dizaines de millions de recettes. Depuis un certain temps déjà, les rentrées fiscales des personnes physiques stagnaient. En période de haute conjoncture, on doit se questionner sur ce phénomène presque spécifique à notre canton et pour lequel il n’y a pas d’explication solide pour l’heure. Pour 2020, sans trahir de secrets, les mesures envisagées touchant le personnel présentées aux syndicats nous font devenir un peu vaudois, tant nous sommes déçus en bien. Mais la posture revendicatrice n’est toujours pas de mise. La résistance doit continuer de s’organiser, à commencer le 20 septembre lors du Congrès.

Les numéros complets de la revue, les dossiers pédagogiques et les articles qui les constituent peuvent être consultés par les abonné·es connecté·es.
Faute d’abonnement, il est possible de les obtenir au format PDF. [Numéro ou Dossier : 11 CHF; Article : 2 CHF.]
Si disponibles, des éditions imprimées des numéros de la revue peuvent être commandées à secretariat@revue-educateur.net.

S'abonner Accéder au numéro complet

SER

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 59 60

ser@le-ser.ch

CONTACTS

Bureau du Comité du SER

David Rey, président Tél : 079 / 371 69 74

d.rey@le-ser.ch

Olivier Solioz, vice-président

o.solioz@le-ser.ch

Pierre-Alain Porret, SG nommé

p-a.porret@le-ser.ch

Administration

Véronique Jacquier Darbellay

v.jacquier@le-ser.ch

Educateur

Secrétariat

Lundi, mardi, jeudi, de 08h00 à 16h30 et mercredi matin Av. de la Gare 40 / CP 416 1920 Martigny 1 Tél : 027 / 723 58 80

secretariat@revue-educateur.net

Rédactrice en chef

Nicole Rohrbach Tél : 078 / 742 26 34

redaction@revue-educateur.net

Prépresse et régie publicitaire

Sylvie Malogorski Défago Tél : 027 / 565 58 43

communication@revue-educateur.net