Conférences de presse, pour quoi faire?

Conférences de presse, pour quoi faire?

C’est la rentrée! Tous les acteurs de l’éducation y vont de leur conférence de presse. Les départements en profitent pour annoncer les nouveautés de l’année scolaire qui s’ouvre. Langue de bois? Réelles avancées? Le rôle des syndicats consiste à dévoiler ce que les chefs ne veulent pas dire. Depuis trois ans, le SER sort du bois avant tous les départements cantonaux en invitant la presse à écouter son point de vue sur l’actualité romande. Réelle stratégie ou simple déballage médiatique?

Dans le fond, chacun répondra à cette question selon son point de vue. Quant à nous, nous répondons à l’aspiration des membres, qui attendent des responsables syndicaux qu’ils rendent les associations professionnelles bien présentes aux yeux de tous ainsi que dans le débat pédagogique et politique. Les médias, de ce point de vue, nous offrent certainement une belle vitrine. Mais ces échanges à fleurets mouchetés à distance avec les magistrats cantonaux en charge de l’instruction publique vont plus loin que cela. Ils permettent vraiment de poser des regards différents sur l’actualité du moment, d’échanger des points de vue, de dire des inquiétudes, de pousser les responsables dans les départements à sortir de leurs réserves et à donner leur opinion sur les positions syndicales.

Tout cela est évidemment repris en séance de concertation avec les personnes directement concernées. Ainsi à Genève, la conseillère d’Etat a bien relevé le discours du SER (et donc de la SPG) sur les inquiétudes quant aux restrictions budgétaires présentes et à venir. Madame Emery-Torracinta affirme toutefois que cette rentrée 2014 se fait dans la sérénité. De son point de vue, les postes qu’elle a obtenus en dépassement de budget permettent d’assumer toutes les prestations aux élèves. Rendons-lui crédit de l’obtention de ces postes.

Cela dit, on sait que pour le primaire, il y a baisse de prestation dans les domaines artistique et sportif, suite à une décision unilatérale de sa part, d’augmenter le temps d’enseignement des MDAS de deux périodes pour économiser une dizaine de postes. La presse s’en est fait l’écho, notamment par rapport aux atteintes à l’action «phare» Santéscalade. De plus, l’avenir n’est pas rose, puisque le budget 2015, dont nous ne savons rien encore en écrivant ces lignes, visera la rigueur selon les propos réitérés du Conseil d’Etat; tous les départements devront faire un effort. Qu’en sera-t-il à l’instruction publique, en particulier au primaire? La situation a été péjorée très fortement dans les années 90. Depuis une dizaine d’années, le taux d’encadrement a été maintenu, mais les conditions d’enseignement sont tendues. Or, en période de restrictions, le primaire s’attend à recevoir quelque 1300 élèves de plus entre les rentrées 2014 et 2017. Est-ce que le nombre d’enseignants augmentera en conséquence? Il faudra se battre pour que ce soit le cas!

Madame Emery-Torracinta nous a avancé que des postes seraient prévus au budget pour accueillir l’année prochaine quelque 520 élèves de plus. Mais on peut se faire du souci quand elle qualifie le taux d’encadrement d’indice théorique qui n’a pas de sens pour les enseignants dans leur classe! Rappelons ici que ce taux donne les postes nécessaires, non seulement au front des classes, mais aussi en dehors pour l’aide aux élèves en difficultés et en prestations d’experts en arts et éducation physique.

En qualifiant cette réalité de théorique, le risque est grand que ces postes soient à nouveau diminués ces prochaines années, comme cela a été le cas dans les années 90. On sait aussi que les moyens d’enseignement peinent à être distribués dans les délais pour des raisons budgétaires, contraignant les collègues à devoir travailler dans l’urgence pour s’approprier ces moyens, tout en les utilisant pour enseigner en même temps. Faut-il craindre que cette situation ne se pérennise?

Alors oui, les conditions de la rentrée sont à peu près semblables (sereines?) à celles de l’an passé, mais la SPG doit anticiper et rester vigilante sur la suite, pour qu’elles restent au moins au niveau actuel. Faute de quoi, il faudra envisager sérieusement à en faire moins, comme nous avons commencé à le faire en diminuant les propositions d’activités spécifiques pour les élèves!

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