Codes ou notes? Telle est la question…

Codes ou notes? Telle est la question…

Mardi 16 janvier, une poignée de membres oeuvrant aux degrés 7 et 8 ont offert de leur temps pour échanger à propos de l’évaluation des compétences de leurs élèves. En résumé, la question était: codes ou notes? On sait que le thème agite les salles des maîtres depuis quelques années. Alors? Pierre Graber, président du SAEN Au risque de décevoir le lecteur, ce billet étant rédigé avant la rencontre, je ne livrerai pas le verdict ni la substantifique moelle des réflexions engagées. Je me limiterai donc à décrire le contexte.

Ayant passé toute ma carrière dans le cadre de l’école secondaire, j’ai toujours chiffré les résultats de mes élèves. Comme ça se pratiquait ainsi depuis des générations, c’était bien compris des parents qui avaient connu cela comme élèves. Tout va bien dans le meilleur des mondes possibles? Eh bien non! L’école primaire neuchâteloise a montré l’exemple. Dès 1974, elle a renoncé à noter les élèves des deux premières années (correspondant à notre premier cycle actuel) et en 1990, les codes (de A à D) se sont imposés aussi dans les autres degrés. Une fois n’étant pas coutume, il semble y avoir un réel consensus. En effet, à ma connaissance, seul le parti radical a tenté en 2006 de profiter de la dynamique genevoise ¹, mais le projet de loi n’est pas allé au-delà de la commission législative du Grand Conseil.

L’adhésion à HarmoS a relancé le débat. En effet, la huitième année est alors passée de l’école secondaire à l’école primaire. Toutefois, pour limiter les bouleversements que cela entraînait, les notes y ont été conservées pour évaluer le travail des élèves et les orienter dans les filières (puis les niveaux) du secondaire. Dans la foulée, on a aussi immédiatement décidé d’accoupler la 8e à la 7e. Cela semblait faire sens, sauf que dans ce nouveau demi-cycle, deux systèmes d’évaluation coexistent! Aïe! Depuis trois ans, un nouveau processus d’évaluation² est mis en place à l’école primaire. Sans remettre en compte l’utilisation des codes, il modifie la manière dont la progression des élèves est observée, ainsi que sa communication aux familles. On aurait pu s’attendre à ce que la huitième année fasse l’objet d’une réflexion dans ce cadre-là, mais la crainte de remous — y compris parmi les enseignants, selon leur vécu — a conduit au maintien du statu quo.

Le SAEN est intervenu auprès de la cheffe du département pour qu’on abandonne l’hypocrisie actuelle et qu’on harmonise les pratiques au minimum au sein du demi- cycle, mais plutôt pour l’ensemble de l’école primaire. En effet, dans certains cercles, il y a des classes à deux degrés (7 et 8) dans lesquelles les enseignants doivent appliquer deux modes d’évaluation différents! C’est un défi assez passionnant et il est certain qu’il serait perçu comme tel par une majorité des enseignants concernés… si la question ne surgissait à un très mauvais moment, alors que les autorités envisagent d’élever d’une unité le nombre moyen d’élèves par classe à l’école primaire. Dans ces conditions, il sera difficile d’exiger de nouveaux efforts de la part d’enseignants déjà surchargés et démotivés par le manque de reconnaissance de leur travail.

«Il est temps de s’inquiéter très sérieusement du moral de nos enseignants, les vrais héros du système, formant nos futurs cadres et ouvriers, nos futurs chercheurs et dirigeants, nos futurs concitoyens. Si vous voulez détruire un pays, commencez par démoraliser les enseignants, tout le reste suivra!³»

 

¹ Initiative pour le maintien des notes à l’école primaire

² Pas dans les meilleures conditions: précipitation, formation insuffisante; mais c’est une autre question!

³ Cédric Villani dans le cadre d’une table ronde restituée par L’Humanité, 16 mai 2014 

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