Ces intérims, à quoi ça rime?

Ces intérims, à quoi ça rime?

En considérant la liste des changements de postes hiérarchiques reçue à la rentrée scolaire, on est frappé par le nombre de directeurs nommés par intérim. Si on ajoute à cela le fait que deux directeurs de la direction générale sont toujours intérimaires, que pendant une année et demie le poste de responsable de la formation continue a également été occupé par intérim, on peut se demander si c’est une nouvelle manière de gérer l’enseignement primaire.

Evidemment, placer des personnes dans une situation provisoire en attendant de trouver la bonne personne a quelque chose de pratique. Pas besoin de lancer une ouverture de poste, puis de lire des dossiers de candidature, de recevoir des personnes intéressées en entretien et enfin d’opérer le choix difficile et délicat de la perle rare qui donnera entière satisfaction. En même temps, le département met les collaborateurs dans une situation où leur poste n’est pas stabilisé ni légitimé.  

 

Pour les subordonnés, appelés à travailler avec ces chefs, impossible de savoir combien de temps ils vont rester, et donc pas moyen de réellement planifier des projets à long terme. C’est l’oiseau sur la branche qui peut prendre son envol à tout moment sans crier gare! Quand, en plus, le provisoire joue les prolongations, comme c’est le cas pour notre directrice générale ad interim, sans que l’on comprenne réellement pourquoi, c’est l’ensemble de l’institution qui est plongé dans la confusion. Que peut bien signifier cet état de fait, en principe passager, qui dure sans qu’on puisse en voir le bout? On ne peut que se perdre en conjectures diverses et variées. Parmi d’autres suppositions, voici quelques hypothèses: on pourrait penser que le profil demandé est si complet et exigeant qu’on ne trouve pas les oiseaux rares qui vont pouvoir relever le défi. Ou, inversement, le descriptif des postes fait peur tant la charge est lourde; difficile dans ce contexte d’être motivé à se lancer dans l’aventure. Cela entraîne par conséquent un manque de candidatures valables pour repourvoir les postes. Une autre idée, variante de la précédente, serait de penser que l’enseignement primaire ou les établissements sont devenus ingérables. Le manque chronique de moyens et les pressions de toutes parts rendent la tâche impossible. L’avalanche d’intérimaires peut aussi être le signe du manque d’anticipation qui tend à devenir une norme dans l’institution. Pourtant, il semble que les départs à la retraites ou en PLEND sont connus suffisamment à l’avance pour que le département puisse s’organiser sans être contraint de laisser s’installer et durer des situations peu claires et inconfortables pour tout le monde. La SPG a d’ailleurs interpellé la direction à plusieurs reprises sur la question du renouvellement des directeurs. Enfin, on pourrait aussi y voir le symptôme d’une autre tare du DIP, à savoir le report quasi systématique des délais pour la mise en route des projets, produisant des périodes de latence et de transition qui parfois se prolongent et sont pénibles pour tout le monde. Par exemple, le projet de direction générale de l’enseignement obligatoire, issue de la fusion des directions générales du cycle et du primaire, devait être en place pour la rentrée 2009. Est-ce pour cela que l’intérim se prolonge à la direction générale de l’enseignement primaire, en attendant que la direction du cycle reprenne l’ensemble en main? Autre exemple, le dossier de reconfiguration des établissements. Est-ce à cause de ce projet que l’on ne remplace plus les directrices et directeurs dans les établissements? En effet, si l’on vise une diminution du nombre d’établissements, il paraît dès lors sensé de ne pas remplacer les directrices ou directeurs sortants. Mais le projet est loin de trouver son aboutissement. En attendant, on crée des situations provisoires bancales qui s’inscrivent dans la durée. L’impression générale qui se dégage de tout cela est celle d’un bricolage généralisé, de projets sans cesse remis en question et de beaucoup d’énergie gaspillée. Difficile de savoir à quel saint se vouer dans ce contexte de mouvement perpétuel. Pas sûr que cela donne des résultats brillants au bout du compte. Pas sûr non plus que ces constats contribuent à rendre plus crédible notre ordre d’enseignement.

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