Le monde associatif n’échappe pas au consumérisme ambiant. Après l’école supermarché, est-ce qu’on vivrait une ère du syndicat de grande surface? On prend, on consomme, on jette et on sort dès que le produit n’est pas à notre goût!  

Ces derniers temps, le comité a été frappé de voir des personnes non membres assister à nos assemblées générales, y prendre la parole et demander ce que le syndicat fait pour elles (en vue d’une adhésion éventuelle?). Certains membres se retirent parce qu’ils estiment qu’eux-mêmes ou leurs conditions de travail ne sont pas assez défendus. Nous recevons des mails de personnes qui ne sont pas membres pour critiquer notre action. C’est particulièrement le cas en ce moment de période troublée où les syndicats de la fonction publique à Genève sont dans la tourmente. 

Des collègues considèrent que nous sommes trop portés sur les affaires du CARTEL, alors qu’ils nous voudraient plus attentifs aux dossiers pédagogiques. D’autres nous trouvent trop mous en nous comparant à leur vision d’autres instances syndicales de la place genevoise. D’autres adhèrent lorsqu’ils sont dans les problèmes jusqu’au cou et démissionnent dès que ça va mieux. D’aucuns vont même jusqu’à utiliser le temps du président sans vergogne et sans adhérer, et vont parfois jusqu’à se fâcher lorsqu’on refuse de les assister une ixième fois sans une adhésion formelle. Et en attendant, on a toujours autant de peine à trouver des délégué-e-s pour les séances de notre AD (où encore trop d’écoles n’ont pas de représentant), pour le CARTEL ou le SER et pour le comité et son travail au quotidien. Il y a du souci à se faire pour la relève et les gens engagés se fatiguent d’autant plus qu’ils sont moins nombreux pour prendre en charge l’ensemble des dossiers qui nous occupent à longueur d’année et qui, eux, ne diminuent ni en nombre, ni en importance ou en complexité. 

Alors redisons-le ici haut et fort, les critiques ont toujours été les bienvenues lorsqu’elles se font dans les formes. Elles sont d’autant plus entendues lorsqu’elles sont formulées dans nos instances. Et le syndicat ne fonctionne pas uniquement pour ses membres, mais également parce qu’ils s’y engagent, font évoluer les lignes de conduite du comité, qui se charge de les mettre à exécution. Il n’y a pas d’autres solutions pour que le syndicat, notre SPG (comme le disait une non membre récemment en assemblée générale!) nous corresponde: il faut se donner les moyens d’être là où la parole peut être partagée avec les autres personnes de notre association. Et pour cela, il faut être habité par des convictions et par la volonté de construire les positions avec les autres et non pas juste consommer le syndicat pour son intérêt personnel. 

C’est un chemin difficile à emprunter, mais ô combien passionnant et enrichissant, parce que c’est une voie de confrontation aux autres. Et évidemment, il faut commencer par adhérer à la SPG! Alors râleurs des salles des maîtres, vous qui n’êtes pas satisfaits de l’action de la SPG, ou qui n’êtes pas satisfaits de vos conditions de travail, adhérez, venez à nos assemblées, il y a de la place pour tous les avis, parce que la censure n’a jamais été le fait de ce comité depuis qu’il est en place.