Annualisation, nouveau piège à c…!

Annualisation, nouveau piège à c…!

Dans le dernier numéro de l’Educateur, mon billet abordait le concept d’annualisation du temps de travail assez succinctement. Depuis, de nombreux collègues ont contacté le secrétariat pour signaler des dérapages de la part de leur hiérarchie au nom de l’annualisation du temps de travail. Souvent, ces enseignants ne comprennent pas de quoi il retourne. Quelques explications supplémentaires s’imposent.

Le concept d’annualisation du temps de travail veut que chaque travailleur à l’Etat de Genève travaille l’équivalent de 47 semaines par année et 40 heures par semaine. Le calcul est vite fait, cela correspond à 1800 heures par année dues à notre employeur. Comme l’enseignant primaire est présent à l’école 40 semaines, fait-il le plein des 1800 heures sur l’ensemble de l’année? Cette question est l’enjeu essentiel des débats sur l’annualisation du temps de travail! Il y a plusieurs manières de répondre à cette question. Un certain nombre de directeurs se contentent de diviser les 1800 heures par 40, pour exiger des enseignants qu’ils soient présents 45 heures par semaine à l’école. C’est une manière de liquider la difficulté. C’est aussi une manière simpliste de considérer les données du problème. Une autre façon de faire est de prendre le cahier des charges de l’enseignant et d’estimer la part consacrée à chacun des cinq temps d’enseignement définis dans le document et auxquels les enseignants sont soumis, à savoir un temps d’enseignement en présence des élèves, un temps de gestion et de planification du travail, un temps d’entretien avec les parents, un temps de concertation avec les enseignants et les autres partenaires de l’école et un temps de réflexion et de discussion avec l’autorité scolaire. Le comité a fait l’exercice et est arrivé assez facilement à 1800 heures, et ce, sans forcer le trait! Nous l’avons fait de façon théorique et globale; chacun peut s’amuser à compter ses heures à partir de sa propre réalité, histoire de se rendre compte que les enseignants remplissent leur contrat vis-à-vis de l’Etat, largement. Dans ce débat, il faut relever que le cahier des charges date de 1996; le seul temps qui n’a pas changé en 15 ans est le temps de présence face aux élèves. Tous les autres temps ont largement explosé. Le temps de rencontre avec les parents est maintenant codifié, il y a obligation de rencontrer les familles au moins quatre fois dans l’année scolaire. C’est une bonne chose, on sait l’importance de la relation entre la famille et l’école pour la réussite scolaire des élèves. Mais il faut faire le constat que c’est une charge de l’enseignant qui a nettement pris de l’ampleur ces dernières années. Le temps de séances d’équipe a augmenté avec l’arrivée des projets d’établissement pour toutes les équipes. Les temps de séances deviennent donc la norme pour organiser, planifier et coordonner les activités collectives. Le temps de discussion et réflexion avec l’autorité scolaire a pris l’ascenseur depuis l’arrivée des directeurs et leur cortège de paperasseries galopantes et envahissantes de l’espace scolaire. Le problème de l’institution est le double langage. D’un côté, l’annualisation du temps de travail viserait à mettre en valeur l’activité du travailleur. Dit comme ça, on pourrait presque y croire! S’arrêter un instant, sortir la tête du guidon pour mettre à plat l’ensemble de son travail est un exercice qui est valorisant. On oublie souvent la somme de travail accomplie au quotidien. Mais, d’un autre côté, l’argument de l’annualisation du temps de travail sert à mettre la pression sur les collègues et à les contraindre d’être présents à toutes les séances quel que soit leur temps de travail, ou pour bien leur faire comprendre que le mercredi ils doivent travailler (ce qu’ils font déjà, faut-il le rappeler). Le concept d’annualisation du temps de travail ne s’applique pas (encore) aux enseignants. Il n’est donc pas défini ni clarifié dans son application au champ scolaire. Il est donc aisé de le brandir comme une menace, parce que personne ne sait de quoi on parle lorsqu’on l’évoque. Il faudra clarifier les choses en abordant cette thématique de front, tout en étant très attentif que ce débat ne soit pas l’occasion de jouer les fonctions les unes contre les autres, de laisser entendre sournoisement que certains travaillent plus ou moins que d’autres. En attendant, il n’est pas acceptable que l’annualisation soit mentionnée dans n’importe quel débat, pour contraindre les enseignants à travailler plus, laissant entendre que de toute façon, avec toutes les vacances qu’ils ont, ils ne font pas leurs heures!

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