1800 heures: vache à lait et tarte à la crème!

1800 heures: vache à lait et tarte à la crème!

Or donc, nous sommes annualisés, impliquant que notre temps de travail est calculé sur une base annuelle. Tout fonctionnaire à l’Etat de Genève doit 1800 heures par année. Les collègues primaires n’échappent pas à cette règle. Dans la pratique, cela veut dire ou bien que chacun travaille 40 heures par semaine pendant 47 semaines dans l’année, ou que les enseignants font des semaines de 46,75 heures durant les 38,5 semaines d’école. La réalité est toujours entre ces deux extrêmes.

Les collègues le savent bien, nous faisons plus de 40 heures durant les semaines d’école. Et nous ne travaillons pas autant durant les congés scolaires. Mais les enseignants travaillent pendant les vacances. Le règlement du statut indique que les enseignants ont droit à cinq semaines de vacances par année, à prendre durant les congés scolaires. Le reste des congés scolaires sert à rattraper les heures travaillées en trop pendant les semaines d’école (par rapport à la moyenne de 40 heures par semaine) et à organiser librement son temps de travail.

Pour les enseignants, le seul moyen de s’assurer qu’ils font leurs heures est de définir le temps de présence obligatoire face aux élèves. Pour le primaire, 24 heures de 60 minutes par semaine de présence obligatoire face aux élèves, comprenant les temps d’enseignement, de récréation et d’accueil sont inscrites au pensum de l’enseignant. Lorsque la SPG, avec les autres associations représentatives des enseignants genevois, s’est lancée dans la réflexion avec le secrétariat général du département sur la manière d’inscrire l’annualisation du temps de travail dans le règlement, Madame Frischknecht, secrétaire générale, s’est empressée d’affirmer qu’il était clair que les enseignants faisaient déjà leurs 1800 heures dans l’année. De son point de vue, il suffisait de formaliser l’annualisation dans le règlement. De plus, le rapport du SRED sur la charge de travail des enseignants primaires et spécialisés a démontré de façon très nette que les enseignants ne volaient rien à l’Etat en termes de temps de travail. Au contraire...

Dès lors, la SPG ne comprend pas et dénonce la manière dont l’argument des 1800 heures est utilisé dans les établissements par les directeurs et la direction générale. Il devient tarte à la crème parce que rabâché en toutes circonstances et vache à lait parce qu’il sert de prétexte à imposer la présence des collègues dans les établissements pour tout et n’importe quoi! C’est une forme de pression qui devient insupportable, stérile, voire contreproductive du point de vue des effets sur la motivation des collègues à mouiller le maillot pour les élèves.

Ce phénomène est particulièrement marqué cette année, parce que certains directeurs passent leur temps à tenter d’imposer plus de présence pour les enseignants afin de combler les problèmes d’organisation posés par l’introduction du mercredi matin. Mais les directeurs ne sont plus les seuls à en abuser! Les communes et les parents l’utilisent à tour de bras pour s’indigner de tout ce que les enseignants ne font pas en dehors des heures et qu’ils devraient faire selon eux: «Sant“e”scalade», devoirs surveillés, etc. Ils s’arrogent au passage un droit qui ne leur appartient pas, à savoir celui de contrôler que les enseignants font bien leurs heures.

Dans un article récent de la Tribune de Genève, le GAPP affirme tout de go que l’enseignant doit faire 46 heures par semaine; ce qui est évidemment une lecture largement abusive des textes réglementaires. La SPG encourage ses membres à résister à ces pressions directoriales ou parentales. Une manière très simple de le faire est de mettre son interlocuteur en demeure de prouver que les 1800 heures annuelles ne sont pas faites, pour justifier la demande d’en faire toujours plus!

Pour notre part, nous avons le rapport du SRED qui démontre que le travail est accompli. Et puis, nous devons partir d’un principe de bonne foi et de confiance, et non d’un a priori de méfiance et de suspicion; il vaut mieux décider que les enseignants ne sont pas des fumistes et qu’ils font leur boulot, plutôt que d’asséner à longueur de semaine qu’ils doivent 1800 heures à l’Etat, laissant entendre qu’ils n’en font pas assez.

Le risque est grand de tomber dans des calculs d’épiciers sur les heures dans les établissements. Cela ne pourra que pourrir le climat et, à terme, couper l’élan de générosité du corps enseignant genevois qui n’a jamais compté ses heures… avant l’introduction du mercredi matin!

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