William Shakespeare excusera cet emprunt peu romantique et quelque peu maladroit de sa fameuse réplique de Roméo et Juliette. Aux prémices de cette nouvelle année, l’annonce de nouveaux changements – apparemment positifs — dans l’organisation de notre beau CO valaisan, me pousse à faire un état des lieux. 

En septembre 2009, une nouvelle loi sur le CO voyait le jour. Si cette dernière n’a pas été accueillie par l’ensemble des professionnels de l’enseignement au CO comme le Messie, cependant, il faut lui octroyer ainsi qu’aux mesures l’accompagnant un certain nombre de mérites et une réelle volonté de changement. Telle la Vénus de Sandro Botticelli, cette loi naissait parfaite, immaculée, sans aucune trace ni imperfection… il faut bien avouer que si l’accouchement semblait parfait, les premières années de vie furent bien agitées. Les qualités initiales ont, pour la plupart, subi de profonds changements et l’essence même de la loi a été revue.

Si ces modifications n’ont pas toutes engendré de vives réactions, il faut avouer qu’elles ont généré des difficultés pour le monde des enseignants. Sans être exhaustif, voilà quelques-unes des principales qualités au service des élèves et des enseignants, qui se sont envolées avec les mesures d’économie:

• Les demi-classes de langues: bye bye! Auf wiedersehen les demi-classes de L2 et 3. Trop chères pour certains, peu efficaces pour d’autres, ce choix qui semblait un pilier de la nouvelle loi aura fini par passer également à la trappe. Difficile de comprendre ce choix, si ce n’est pour des raisons économiques, à une période où l’on prône le bilinguisme dans notre canton. Au-delà des questions d’organisation, que dire alors à ces dizaines d’enseignants que le canton a formés pour pallier le manque! Bye bye?

• Trente-quatre périodes en 11e: eh oui, ils avaient osé allonger le temps de présence des élèves en fin de scolarité obligatoire et proposer un cours de projet personnel consistant et innovant. Sur l’acte de naissance, il faut bien avouer que le bébé avait belle allure. Hélas, un coup de balai économique et de nombreux avis sceptiques, avant même d’avoir pu réellement peser le nourrisson, avaient eu raison de cette nouveauté. Et quid des enseignants engagés pour permettre l’augmentation de la grille horaire?

• Deux périodes de décharges pour le titulaire en 10e: favoriser l’orientation et la communication avec les parents passait par l’obligation d’augmenter la charge de travail des titulaires de 10e. Indéfendable face aux mesures d’austérité, cela permettait pourtant aux titulaires de favoriser le travail d’orientation. Dommage! Ah! J’oubliais… n’a-t-il pas fallu engager quelques enseignants pour compenser ces heures?

Que dire des mesures d’allègement en fin de carrière qui devaient compenser certains désavantages et pertes que nos collègues plus expérimentés avaient déjà dû subir et surtout leur permettre de terminer leur carrière avec toute l’énergie et la motivation nécessaires à un enseignement de qualité.

Toutes ces décisions pèsent aujourd’hui sur les jeunes générations d’enseignants qui se destinent et se forment pour enseigner au CO. En effet, ils peinent à trouver des engagements parce qu’ils doivent payer les pots cassés de ces mesures d’économie qui ont fait disparaître de nombreux EPT (équivalents plein temps).

Aujourd’hui, l’AVECO s’engage à dire STOP. Ne dénaturons plus la loi et conservons une école de qualité pour tous les acteurs impliqués. La valorisation de notre profession passe aussi par un retour de certains avantages perdus. •