… c’est l’impression que j’ai lorsque je pense à mon adolescence, au milieu des années 1990. Toutefois, récemment, j’ai pris un «coup de vieux» lors d’un cours de géographie en 10H.

Lors de la leçon d’introduction sur le thème du téléphone portable, j’ai rappelé à mes élèves qu’à leur âge ni mes camarades ni moi n’avions de natel et que nous vivions très bien sans ce moyen de communication. En voyant leurs yeux ébahis et leurs sourires goguenards, j’ai réalisé que j’appartenais à une autre époque. Rien d’étonnant à cela puisque ces jeunes sont nés en 2002: ils n’ont pas connu le monde sans téléphone portable et avaient seulement 5 ans lorsque le premier iPhone a été commercialisé.

A l’instar de la société, l’école évolue. Depuis quelques années, diverses innovations ont contribué à l’adapter aux exigences de la société actuelle: introduction d’une nouvelle loi cantonale sur le cycle d’orientation, mise en œuvre du Plan d’études romand (PER), création de moyens d’enseignement modernes et communs à toute la Romandie, importance accrue de la formation générale et de l’enseignement des MITIC, développement de l’interdisciplinarité, mise sur pied de semaines thématiques et de projets porteurs de sens pour les jeunes, etc.

Toutes ces innovations permettent de préparer nos élèves aux études, au monde du travail et à leur rôle de citoyen. Dans l’école d’aujourd’hui, on acquiert des connaissances fondamentales en langues et en mathématiques mais on y apprend aussi à vivre en société, à s’ouvrir au monde, à travailler avec méthode, à donner son avis, à exercer son sens critique, à faire preuve d’initiative, à utiliser à bon escient les nouvelles technologies, etc.

Il y aura toujours des voix chagrines pour regretter l’école d’autrefois, cette période où «tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes», comme le disait Pangloss dans Candide de Voltaire. Mais n’est-ce pas candide, justement, d’idéaliser le passé, de croire en ce mythique âge d’or de l’éducation? A-t-il vraiment existé? L’histoire nous enseigne la constante suivante: les adultes se plaignent régulièrement de la génération en devenir, de l’éducation et de l’instruction qui leur sont données.

Puissions-nous continuer à enseigner au sein d’une école de qualité, respectueuse des valeurs essentielles, ouverte sur la société actuelle et consciente des défis du futur; c’est ce que je nous souhaite pour les années à venir.