Avec ce numéro de janvier, l’Educateur fête ses cent cinquante ans en enfilant de nouveaux atours: nouveau logo, nouvelle Une, sommaire réorganisé, nouvelles rubriques.

Ces lignes devaient vous détailler la nouvelle formule de l’Educateur, entre autres le retour du dossier pédagogique en début de journal, la création d’un espace MITIC, l’arrivée de rubriques comme «Vous avez testé» (p. 34), «Qui a dit?» (p. 19), «Brise de préau» (p. 40), ou encore la renaissance de la Pédagothèque (p. 29). Elles devaient aussi vous présenter le dossier du mois qui interroge, entre passé et avenir, la conception des classes, lieux privilégiés d’expression des enseignant-e-s. Et puis Charlie. Le choc, l’émotion; les discours, avec tant de grands, de beaux mots, et tant de gros mots aussi, hélas; les manifestations en France et ailleurs, à quelques heures de mettre cet Educateur sous presse. Impossible de ne pas se sentir solidaire. Le président du SER a demandé à réécrire son billet, Barrigue a accepté de réaliser un nouveau dessin (p. 41); nous les publions en plus de ce qu’ils avaient commis pour marquer le 150e anniversaire de notre revue. Un collaborateur nous a envoyé un courriel: «J’ai écrit quelque chose qui m’a fait un peu de bien. Par contre, je ne sais pas si ça mérite d’être publié»; ça le mérite et nous le publions (p. 40). Parce qu’ici, à la rédaction, nous nous demandons comment vous, enseignantes et enseignants, devant votre classe, accueillant «Je suis Charlie», vous réussirez à donner du sens à une horreur qui n’en a pas. Nous nous demandons comment vous continuerez, avec vos élèves, à tisser les liens qui font l’humain. Et la liberté.

Bonne lecture.